L’invention populaire des sciences

Cette histoire populaire n’est pas une histoire « pour le peuple », vulgarisée. C’est une histoire de la science faite par le peuple. Clifford D. Conner s’est donné pour mission de mettre en lumière le rôle ignoré des artisans, des géomètres ou des marchands dans la construction des savoirs pratiques qui sont à la base de l’essor des sciences. Sans bergers ou marins scrutant le ciel, repérant les étoiles et leurs mouvements pour les guider dans leurs longs trajets, l’astronomie n’aurait pas existé. Sans le travail des forgerons, des parfumeurs ou des fabricants de porcelaine, le savoir chimique n’aurait pas pris corps. Sans les arpenteurs, les maçons et les ingénieurs, la physique n’aurait pas pu voir le jour.

Conner a lui-même exercé de nombreux petits métiers avant de devenir historien des sciences. Son histoire s’inspire directement d’Une histoire populaire des États-Unis d’Amérique. De 1492 à nos jours d’Howard Zinn (Agone, 2002), une histoire des Indiens, des esclaves, des ouvriers, qui ont autant participé à la construction de l’Amérique que ses élites. Cette histoire des sciences s’apparente aussi au grand mouvement de l’histoire « vue d’en bas » telle qu’elle s’est développée ces deux dernières décennies avec l’histoire des femmes, celle des minorités et des peuples dominés (subaltern studies), dont les histoires académiques avaient longtemps occulté le rôle.

En huit grandes parties, ce livre ne propose rien de moins que de couvrir tout le champ de l’histoire humaine. La première partie rend hommage aux savoirs accumulés dès la préhistoire par les chasseurs-cueilleurs. Longtemps, la pensée des « primitifs » a été assimilée à une pensée mythique noyée dans les superstitions. L’essor des ethnosciences depuis les années 1960 a fait un sort à cette représentation. Les derniers Aborigènes d’Australie, Inuits ou Bushmen, qui ont vécu selon le mode de vie des chasseurs-cueilleurs, étaient de fins observateurs qui avaient des connaissances précises sur les centaines d’espèces de plantes et d’animaux qui les entouraient. Ils ont établi des classifications sophistiquées qui reprennent les mêmes principes que les classifications scientifiques : organisées en classes générales (poissons, oiseaux, insectes), puis en familles et en espèces. Sans ce type de connaissances, accumulées par toutes les populations de la planète, il n’y aurait jamais eu de botanique, de zoologie. Ce sont les chasseurs, les agriculteurs et les pêcheurs qui ont servi d’informateurs aux premiers encyclopédistes de la nature.

On sait aussi aujourd’hui combien les pratiques médicinales des peuples traditionnels sont loin de se réduire aux pratiques magiques. La pharmacopée des peuples amérindiens et la connaissance des propriétés des plantes sont d’une extraordinaire diversité. Ce sont eux qui ont su extraire le curare des plantes ou utiliser la quinine. Voilà d’ailleurs pourquoi les entreprises pharmaceutiques se sont intéressées de près à ces savoirs traditionnels pour tenter d’en récupérer les bénéfices.

Après avoir réhabilité ces savoirs traditionnels, Conner s’en prend à l’idée du « miracle grec » qui émerge au 5e siècle avant J.‑C. d’un monde englué jusque-là dans l’irrationalité. Tout à coup, une petite élite intellectuelle de philosophes, de géomètres et de médecins aurait inventé les mathématiques, la science, la raison, l’histoire, la médecine. Les historiens ont là aussi fait un sort à cette idée. On admet maintenant que les Pythagore ou Hippocrate ne sont que des labels. Leur nom désigne en fait une école de pensée et, derrière cette école, les milliers d’inconnus qui les ont précédés et fournis en matériaux de base.

Cette notion de « miracle grec » cache aussi ce que les Grecs devaient aux Égyptiens, aux Mésopotamiens, aux Phéniciens à qui ils ont beaucoup emprunté. Conner va même plus loin, en opposant l’élite aristocratique grecque – les Platon, Aristote et leurs épigones – qui a développé une conception du savoir noble, abstrait et improductif, à une culture matérielle et technique qui a pourtant été à la base de leur savoir. La géométrie et les mathématiques ne sont pas des inventions de philosophes oisifs réfléchissant aux nombres et aux formes de la nature à l’ombre d’un olivier. Elles proviennent des arpenteurs et des marchands qui avaient besoin de mesurer les terrains pour les partager, de commerçants qui avaient besoin de négocier, de calculer le prix des choses et le convertir d’une monnaie à l’autre.

Quand il aborde les sciences classiques, on retrouve le même schéma explicatif. L’auteur s’en prend à un mythe : celui d’une révolution scientifique, portée par les mathématiques (la mathématisation de la nature) et à ne mettre au crédit que de quelques grands noms (Galilée, Johannes Kepler, Isaac Newton) ayant forgé une nouvelle vision du monde fondée sur la mathématisation de la nature. Cette vision – largement développée, notamment par Alexandre Koyré, dans les années 1930 – a été fortement contestée depuis les années 1960. Elle ignore qu’une autre révolution parallèle a eu lieu dans les sciences expérimentales et naturelles. Cette révolution de la science classique doit donc surtout à l’expérimentation et non aux mathématiques abstraites. Elle est, selon Conner, autant le fait d’artisans que de savants en chambre. Les mathématiques dont Koyré a fait le moteur de cette révolution classique se sont développées dans le monde des marchands. Son application des mathématiques au monde physique est autant un problème d’ingénieurs construisant des ponts, des machines, des bateaux que de clercs isolés dans leur tour d’ivoire universitaire. La biographie d’un Galilée montre combien le savant était proche des ingénieurs qui bâtissaient des machines, des ponts, des bateaux et des architectes anonymes qui construisaient les palais.

On l’a compris, Conner propose une contre-histoire des sciences fondée sur l’existence d’un savoir technique et pratique réalisé par des millions d’inconnus ; une histoire qui s’oppose à une vision des sciences réduite à quelques grands hommes forgeant dans leur hautaine solitude des connaissances abstraites et désincarnées.

Au fil des pages cependant, les faiblesses de cette grille de lecture apparaissent au grand jour. Certes, le miracle grec est un mythe aujourd’hui admis par la communauté des historiens et la Grèce doit beaucoup aux savoirs acquis par d’autres civilisations. Mais, en Mésopotamie ou en Égypte, l’écriture n’a pas été inventée par le peuple : elle était l’apanage de scribes et de lettrés qui travaillaient pour les besoins d’une élite dirigeante. L’écriture est fille de l’administration, de la codification des lois, des contacts entre puissances, des inscriptions royales et non d’humbles artisans ou paysans. De même, les mathématiques sont reliées à l’essor des pratiques commerciales, la géométrie trouve sa source dans une forme d’arpentage et d’administration des propriétés qui n’a rien de « populaire ». Thalès, l’un des pères des mathématiques grecques, était un riche marchand, membre de l’élite dirigeante de Ionie ayant beaucoup voyagé et spéculé sur les matières premières, et non un humble commerçant membre de la plèbe.

Plus tard, l’invention de l’algèbre par les Arabes n’est pas le produit des échanges au sein des souks : des calculs élémentaires suffisaient à cela. Elle fut engendrée par des lettrés proches des milieux marchands et membres d’institutions (comme la maison de la Sagesse de Bagdad) financées par les sultans.

L’intérêt de cette histoire populaire racontée par Conner est de réhabiliter les bases des connaissances sur lesquelles se sont échafaudées les sciences, mais son parti-pris militant qui consiste à vouloir reconstruire l’histoire « par le bas » n’est pas très convaincant.  Il achoppe à rendre compte de la complémentarité entre le travail des intellectuels et celui des artisans, du rôle des institutions de savoirs, de la guerre, des écoles, des centres et des bibliothèques créés par les puissants pour leur propre gloire, des transferts de savoir entre les connaissances utiles et la spéculation abstraite et désintéressée et des interactions entre le savoir des élites et celui du peuple.

À propos de :

CONNER Clifford D. [2005, trad. fr. 2011], Histoire populaire des sciences, trad. fr. Alexandre Freiszmuth, Montreuil, L’Échappée.

Plaidoyer pour un grand récit mondial

Faut-il penser autrement l’histoire du monde ?

Telle est la question que Christian Grataloup, géographe et historien que nous avons le plaisir de compter parmi les collaborateurs de cet espace, pose en couverture de son dernier livre.

L’auteur a pris l’habitude, ces dernières années, de publier un livre à intervalle régulier, tous les deux ans. En 2007, il nous avait ainsi gratifié d’un sublime Géohistoire de la mondialisation. Le temps long du monde [Armand Colin, Paris, 2007, rééd. 2010], qui avait décroché le prix Ptolémée de géographie au Festival international de géographie de Saint-Dié-des-Vosges. En 2009, il avait produit L’Invention des continents. Comment l’Europe a découpé le monde [Larousse, Paris, 2009].

Ce cru-là, Faut-il penser autrement…, est nettement plus court et moins dense que Géohistoire de la mondialisation – un panorama géohistorique de l’histoire de l’humanité – et beaucoup moins illustré que L’Invention des continents – un parcours artistico-géographique des étapes qui ont vu l’Europe imposer dans la pensée ces limites frontalières qui nous semblent aujourd’hui relever de l’évidence. Il serait pourtant dommage d’en faire l’économie, car Grataloup y reprend avec brio les thèmes qu’il aime à exposer. Il y développe une réflexion large, plus théorique que dans ses ouvrages antérieurs. Et surtout, il se fait l’avocat d’un regard géohistorique sur le temps long pour penser l’avènement de « notre monde contemporain, de notre humanité mondialisée, simultanément conscients de leur destin commun et tout fragmentés de particularismes affrontés ».

Le passé est devenu multipolaire

« Ce qu’il y a de vraiment neuf, poursuit-il en introduction, c’est que l’humanité se pense maintenant collectivement, réfléchit à sa transformation en même temps que celle-ci se produit. (…) Aujourd’hui, penser le Monde (avec une majuscule, défini comme désignant le niveau social englobant l’ensemble de l’humanité) suppose un arbitrage constant entre une critique de la subjectivité européenne antérieure, qui s’était voulue universelle, et le risque de lui substituer d’autres visions tout aussi monocentriques. Entre un universel qui ne l’était que partiellement, celui de la modernité occidentale, et un relativisme généralisé qui ne peut plus voir le monde que comme une somme de conflits de regards localisés, provinciaux, le chemin est étroit. (…) Les visions du passé ne peuvent plus se satisfaire du récit occidental. Le passé est devenu multipolaire. »

Le premier chapitre s’attarde sur quelques exemples de particularismes locaux, évoquant entre autres la création d’une identité nationalo-ethnique serbe autour du mythe de la bataille de Kosovo Polié, ou l’invention d’une « communauté imaginée » (le terme est de Benedict Anderson) écossaise manifestée en 1761 avec la rédaction des chants du barde Ossian exaltant le héros Fingal par le poète James MacPherson. Cette multiplication des histoires locales est l’envers de la mondialisation, écrit Grataloup, mais l’universalité du procédé permet aussi de montrer que la tendance à produire un ou des récits communs à l’humanité restera toujours sous la menace de fragmentations.

Feu sur l’histoire tubulaire

Le deuxième chapitre s’attaque à une des questions favorites de l’auteur : où et quand ? Où est l’Antiquité, par exemple ? Est-ce un phénomène limité à la seule Méditerranée du monde greco-romain, ou un temps déterminé dans l’histoire du monde, qui voit coexister sur la planète des empires aussi lointains que ceux des Chinois Han, des Romains, des Parthes ou des Méso-Américains ? Peut-on décemment parler de Moyen Âge africain ? Pour pallier les carences des outils (cartes, chronologies, découpage du temps en périodes n’ayant de sens qu’au regard de l’histoire européenne…) qui nous servent à penser les relations spatio-temporelles, l’auteur nous invite à recourir à la « démarche globalisante incontournable » qu’est le comparatisme, de « travailler simultanément les transitions et les discontinuités ». Il cite au passage une jolie formule de Régis Debray : « Dire d’une frontière qu’elle est une passoire, c’est lui rendre son dû. Elle est là pour filtrer. »

Autre citation qui ouvre le troisième chapitre, celle-là du sous-commandant Marcos : « Ils se sont trompés il y a cinq cents ans, lorsqu’ils dirent nous avoir découverts. Comme si l’autre monde que nous étions avait été perdu. » Arrivé à ce moment, après avoir terrassé une histoire découpée en tranches temporelles et spatiales pour et par l’Europe, Grataloup entend faire un sort à l’histoire « tubulaire » – qu’il définit comme un récit voire un « roman » monolinéaire, orchestré par une Europe faisant remonter sa naissance au Moyen Âge, pièce de théâtre au dénouement si prévisible : « Le reste de l’écoumène n’existe que selon son ordre d’entrée dans le Monde créé par les Européens. » De Sumer à la mondialisation, l’histoire aurait-elle été tendue vers un but définitif, celui de l’avènement d’un universel occidental, au mépris des dynamiques des autres parties du Monde ? Évidemment non. Sans même recourir à l’histoire contrefactuelle chère à Niall Ferguson, il est facile d’imaginer que « le monde aurait pu être autre ».

Des grands récits identitaires à la mémoire du métissage

Nous avons donc besoin d’un nouveau roman mondial, estime Grataloup. Parce que l’ancien a fait son temps. « L’histoire du Monde stricto sensu a bien été, jusqu’au 20e siècle, effectivement européenne. Mais elle a mal permis de voir les Autres et leurs histoires. Non seulement parce qu’ils n’étaient mis en perspective qu’en fonction de leur “découverte” mais, de façon moins visible, parce que l’européanisation de l’autre s’est traduite par l’usage sans état d’âme de la pensée européenne du temps, de l’espace et de tout l’appareil conceptuel pour découper le réel, fait par et pour l’Occident. Projeter la notion d’antiquité ou de moyen âge loin de l’ouest de l’Ancien Monde, utiliser des découpages présentés comme naturels pour l’au-delà de l’Europe comme les notions d’Afrique et d’Asie, prendre comme évidents des couples comme Nature et Culture, Économique et Social, etc., consiste bien à projeter comme universel ce qui n’est qu’européen. »

Retour de bâton. La montée en puissance de la Chine, de l’Inde, du Brésil et autres BRIC s’accompagne d’une rivalité dans l’élaboration des grands récits. De tous ceux-là, pour des raisons de vitalité académique, le plus mal parti est peut-être, paradoxalement, ce récit que la vieille dame Europe avait réussi à imposer. Le besoin se fait pressant d’une histoire globale sachant mettre en perspective ces impensés, pour articuler récits mondiaux et récits régionaux, « les uns expliquant les autres ». Faute de quoi le risque serait d’aboutir à l’éclatement d’une histoire mondiale en récits affrontés, dans une surenchère d’affirmations identitaires. « La mémoire du Monde ne peut être qu’un processus global de métissage, (sachant que) le mondial tend vers l’universel, sans totalement s’y confondre. »

GRATALOUP Christian [2011], Faut-il penser autrement l’histoire du monde ?, coll. « Éléments de réponse », Paris, Armand Colin.

Les Vikings et l’histoire globale

Si l’on devait réaliser un palmarès des envahisseurs à la réputation sinistre, les Vikings figureraient indiscutablement en bonne place, sans doute pas très loin des hordes mongoles de Gengis Khan, d’Ögödei et de leurs successeurs. Pourtant, à l’égal de ses derniers, leur contribution à l’histoire globale est tout sauf négligeable et purement négative. Si les Mongols sont sans doute à l’origine de l’intégration de l’Europe dans le grand commerce eurasien (via la sécurisation de la route de la Soie), peut-être aussi responsables d’un affaiblissement relatif de la Chine à partir du 14e siècle, ils ont surtout, en diffusant l’épidémie de peste qui explosera en 1348 en Europe de l’Ouest, déterminé la phase de baisse des prix du 15e, laquelle poussera nos aventuriers européens à chercher ailleurs l’or et l’argent au pouvoir d’achat accru. Ils ont donc indiscutablement joué un rôle dans la phase des grandes découvertes et dans l’essor commercial européen qui les accompagne.

Les Vikings, quant à eux, ont très certainement été les premiers Européens à mettre le pied sur le sol américain (si l’on met de côté l’hypothèse très récente que des chasseurs-cueilleurs issus du Sud de la France, entraînés par la dérive des glaces, aient atteint ce continent il y a quelque 17 000 ans). Il semble avéré aujourd’hui que les Vikings avaient accosté sur les côtes de Terre-Neuve, probablement au début du 11e siècle. En témoignent les restes architecturaux locaux et notamment la série de sépultures mises au jour.

Mais ils ont surtout joué un rôle important dans l’évolution du féodalisme en Europe de l’Ouest et dans l’essor économique de la fin du Moyen Âge. Bien sûr, ils exercent des razzias meurtrières sur toutes les côtes atlantiques où leur simple évocation sème rapidement l’effroi. Mais ils ne tardent pas à remonter aussi les fleuves, à la recherche de l’or accumulé dans les sanctuaires, phénomène dont nous allons bientôt mesurer l’importance. Leur invasion n’est ralentie qu’au début du 10e siècle avec la cession de la Normandie par Charles le Simple (911) tandis qu’ils s’approprient l’Angleterre en 1013. Leur implantation semble alors mettre fin à leur conquête mais permet du même coup que celle-ci débouche sur des conséquences économiques beaucoup plus positives.

Duby [1973, 1977] analyse ces effets aux trois niveaux de la déthésaurisation et de la stimulation des échanges d’une part, de la mobilité de la main-d’œuvre rurale d’autre part, de la concentration urbaine des richesses enfin.

Au premier niveau il est clair que le pillage des sanctuaires, puis les tributs payés par les Francs, remettent entre les mains des Vikings l’essentiel de l’épargne de l’époque, économiquement stérile puisque thésaurisée par l’Église. Or si les envahisseurs en ramènent d’abord l’essentiel au Danemark ou en Norvège, ils finissent par s’installer en Europe continentale et utilisent ces richesses pour acheter des armes et des biens fonciers, réinjectant ainsi les métaux précieux dans le circuit économique et stimulant la frappe de nouvelles pièces. De cette façon, leur apport peut être comparé à ces augmentations récurrentes de la masse monétaire, fréquentes au cours de l’histoire  (Angleterre à la fin du 12e, Espagne, puis ensemble de l’Europe au 16e), et qui eurent parfois des effets dynamiques : la révolution des enclosures en Angleterre au 16e, grâce à l’argent que les Espagnols n’utilisent pas productivement, en est sans doute l’exemple le plus spectaculaire.

Au deuxième niveau, les exactions des premières invasions auraient amené une fuite massive de la main-d’œuvre des grands domaines et des tenures paysannes : beaucoup de dépendants auraient ainsi rompu le lien qui les attachait à leur maître, simplement pour survivre. Les réinstaller ensuite sur ces terres aurait exigé, de la part des seigneurs, un assouplissement des redevances et services. Cette atténuation relative des contraintes aurait été largement favorable à la productivité ultérieure de cette force de travail, aurait poussé aux défrichements comme à la croissance démographique, déjà au 11e siècle et plus encore au 13e. Combiné avec l’absentéisme des seigneurs consécutif aux premières croisades, cet allègement aurait véritablement lâché la bride sur le cou des paysans pour leur permettre d’accroître significativement leur productivité.

Au troisième niveau enfin les plus riches des ruraux auraient, avec les invasions, également fui mais pour gagner les villes épargnées, concentrant ainsi les richesses dans des sites urbains voués ensuite à une croissance d’autant plus vive. Ce n’est donc pas un hasard si le moment de l’essor urbain en Europe de l’ouest est le 11e siècle. Une partie de la bourgeoisie urbaine qui fera l’essor commercial, artisanal et financier de la fin du Moyen Âge en est clairement issue.

Si l’on ajoute aux Vikings les incursions sarrasines au sud et les invasions hongroises plus tardives à l’est (899-955) dont les effets seraient pour partie analogues, les grandes invasions auraient conduit à des destructions finalement limitées dans les domaines, compte tenu du fait que la productivité y était dérisoire. A contrario elles auraient stimulé à moyen terme l’économie européenne, créant ainsi les bases du développement qui suivra l’an mille.

DUBY G., 1973, Guerriers et Paysans, Paris, Gallimard.

DUBY G., 1977, L’Économie rurale et la Vie des campagnes dans l’occident médiéval, 2 tomes, Paris, Flammarion.

De l’invention conjointe de la philosophie et des grandes religions

C’est à une lecture inattendue que nous convie Jean C. Baudet avec ses Curieuses Histoires de la pensée. Philosophe, biologiste (on lui devrait, à en croire sa biographie sur wikipedia, la découverte des ancêtres des haricots) et poète, l’auteur a commis une multitude de livres relatifs à l’épistémologie historique des sciences. Il ambitionne ici de dresser une synthèse de l’histoire de la pensée, depuis ses lointaines origines préhistoriques jusqu’aux débuts de l’ère commune – une très longue période, qui voit la pensée atteindre un apogée au moment qualifié d’âge axial par le philosophe Karl Jaspers [1949], un concept récemment enrichi des considérations de Karen Armstrong [2009] et d’Yves Lambert [2007], dans des ouvrages déjà commentés sur ce blog.

La philosophie, un effort de pensée en vue du bonheur

Cette histoire des religions et de la philosophie – définie comme quelque chose qui serait « un effort de pensée en vue du bonheur » – est bâtie de courts chapitres. La structure, toute en didactique, graissant les mots-clés, s’attardant sur des concepts basiques…, manifeste un effort de vulgarisation louable, susceptible de faciliter la lecture du néophyte, qui aura tendance à irriter le lecteur plus averti. Il serait dommage de s’arrêter à cet aspect, car cet excellent panorama pour débutant de la pensée évolutionniste offre tant le mérite de l’originalité que celui de la synthèse.

La réflexion se développe à la façon d’une navigation sur Internet, une affirmation entraînant une courte explication, qui fournit elle-même matière à poser une définition, qui débouche à son tour sur une comparaison ou un exposé concentré de la pensée d’un auteur. Ainsi, après avoir disserté sur l’apport de Pascal Boyer – dont il résume l’apport en un lapidaire « les émotions liées à la mort sont à l’origine des religions » –, Baudet estime que « la religion est née en admettant l’existence d’un monde transcendant, ou plutôt les religions sont nées, car le processus se répétera en divers lieux, en fait en chaque localité où s’est installlé un groupe humain suffisamment avancé techniquement pour disposer de loisirs. Pour composer des poèmes. Pour inventer des dieux. » Ajoutons que le processus serait le même partout, ce qui amène l’auteur à en déduire que « partout le même système nerveux invente les mêmes dieux ». Entre-temps, il aura dressé un panorama sur la pensée magique selon James G. Fraser, se sera aventuré à définir le sacré en recourant à Bronislaw Malinowski, revenant sur l’émergence de la conscience ou du langage chez les hominidés tout en affirmant que le philosophe contemporain n’a rien de plus pour penser que celui de l’Antiquité grecque – de quoi écrire, lire, et un cerveau inchangé. À l’en croire, Gutemberg ou Internet n’ont rien apporté en termes de cognition.

Attention : objet publié non identifiable

Ce genre d’affirmation biaise cet ouvrage, et concourt à le rendre inclassable. J’appellerai cela un opni, pour objet publié non identifiable. Sa rédaction, sa mise en page, sa structure le destinent à l’initiation d’un jeune public. Sa densité en réserve clairement la lecture à un public aguerri. Et les opinions de l’auteur, pour stimulantes qu’elles soient, mériteraient critique – on regrettera que le parti-pris pédagogique de l’ouvrage empêche paradoxalement l’auteur de les étayer correctement, au bénéfice d’une simplification parfois abusive.

On s’amusera au passage de voir Baudet s’efforcer de suivre un plan chronologique, ne cessant de répéter que les dates sont relatives et que les historiens spécialistes s’écharpent sur les datations, tout en incluant de force dans sa visée évolutionniste des théories plutôt chaotiques que l’on devine lui avoir été soufflées par la lecture du philosophe Mircea Eliade : ainsi affirme-t-il que la divination serait née de l’invasion akkadienne de Sumer. Car les Akkadiens, nomades, auraient été ouraniens, soumettant et se mélangeant à des sédentaires, chtoniens. La fusion des deux panthéons, un basé sur des idées religieuses centrées sur la fécondité de la terre – religion d’en bas des Sumériens –, l’autre sur l’observation du ciel étoilé – religion d’en haut des Akkadiens –, aurait abouti à créer une perception linéaire et déterministe des événements, devenant prévisibles par l’astrologie ! Notons à sa décharge que l’ouvrage d’Armstrong, déjà mentionné, souffre des mêmes défauts : on peut facilement combler par l’imagination ce que la rareté des sources sur ces périodes ne permet pas d’appréhender de façon certaine.

L’auteur lui-même sait mettre en perspective, non sans humour, les affirmations des historiens qu’il commente. S’il tend à considérer Abraham ou Salomon comme des personnages davantage historiques que mythiques, il note, présentant une biographie de Moïse par Henri Cazelles : « C’est tout juste si Cazelles ne nous décrit pas la couleur de ses cheveux et les motifs décoratifs de sa tunique. Là où les documents historiques sont muets, pourquoi les historiens le seraient-ils ? »

Au final, à qui peut s’adresser cet étonnant ouvrage de synthèse ? D’abord à des médiateurs de savoir. Des enseignants par exemple, qui souhaiteraient s’initier rapidement aux principales thèses de l’histoire de la pensée antique et globale (on déplorera ceci dit la faible place accordée à la pensée chinoise), mais qui sauront conserver leur esprit critique pour mettre en perspective certaines affirmations. Ensuite à tous ceux qui souhaitent enrichir leur connaissance de cette période qui vit, selon la formule consacrée, « la naissance de la sagesse » – une naissance que l’auteur situe dans le creuset de la Grèce classique, rejoignant ainsi le camp des partisans du « miracle grec ». On apprend beaucoup de choses dans cet ouvrage, et les idées y abondent, même si nombre de ces dernières méritent de passer par le crible de la réflexion et de la vérification avant d’être validées.

À noter :

Dans la même veine très pédagogique, similaire aux entreprises de la Collection « Pour les Nuls » de First éditions, Jean-Noël Fenwick nous a gratifiés en 2010 d’un intéressant manuel de grande vulgarisation de big history (du big-bang aux début des civilisations, l’histoire du globe et du monde en 200 p. de paragraphes courts, avec ici recours massif à de multiples intertitres et dessins…) : Les Sept Coups de génie de Madame Bigabanga, Albin Michel/Universcience éd.

À propos de :

BAUDET Jean C. [2011], Curieuses Histoires de la pensée. Quand l’homme inventait les religions et la philosophie, Paris-Bruxelles, Jourdan Éditions.

Autres références :

JASPERS Karl [1949], Vom Ursprung und Ziel der Geschichte. München & Zürich ; traduction française : Origine et sens de l’histoire, Paris, Plon, 1954.

ARMSTRONG Karen [2009], La Naissance de la sagesse (900-200 avant Jésus-Christ). Bouddha, Confucius, Socrate et les prophètes juifs, Paris, Seuil ; traduit de l’anglais par Marie-Pascale d’Iribarne-Jaâwane, The Great Transformation : The world in the time of Buddha, Socrates, Confucius and Jeremiah, Atlantic Books, London, 2006.

LAMBERT Yves [2007], La Naissance des religions. De la préhistoire aux religions universalistes, Paris, Armand Colin.

L’agenda de l’histoire globale – 2d trim. 2011

Voici l’agenda trimestriel des manifestations liée à l’histoire globale (colloque, journée d’étude, séminaire…) dans le monde francophone.

Si vous organisez ou avez connaissance d’un événement susceptible d’être relayé par ce blog, envoyez un courriel à sh.testot [at] wanadoo.fr en mettant en sujet : Agenda histoire globale.

Colloques

Festival « Un monde d’urgences : Risques et défis géopolitiques d’aujourd’hui »

Grenoble, 38000, École de management, 12, rue Pierre-Semard.

Contact : Patricia Ide-Beretti, ide-beretti [at] puf.com, www.grenoble-em.com/festival

Le 3e Festival de géopolitique et de géoéconomie de Grenoble s’attachera à définir les nouveaux risques – environnementaux, criminels, informatiques, médiatiques, économiques, politiques, sociaux… – en mettant l’accent sur le risque géopolitique et les nouvelles zones à risques. Il analysera les conséquences de ces nouveaux risques pour les administrations et les entreprises, et aussi pour les simples citoyens. Il s’efforcera de définir les bonnes pratiques à mettre en œuvre pour connaître ces risques, les maîtriser mais aussi les assumer.

• mercredi 23 mars 2011 à partir de 17 h : Café géopolitique sur le thème « La grande intifada : le dégel du monde arabe ? », en association avec la librairie Decitre.

• du jeudi 24 au dimanche 27 mars 2011 : Participeront entre autres à cette 3e édition des spécialistes des problématiques géopolitiques, économiques, managériales, tels que Pascal Boniface, Dominique David, Mathieu Duchâtel, Pascal Gauchon, Patrice Gourdin, Olivier Guillard, Dominique Hamon, Christian Harbulot, Ludovic Jeanne, Tancrède Josseran, Claude Kergomard, Marie Ladier-Fouladi, Pascal Lorot, Richard Malka, Jean-Sylvestre Mongrenier, Philippe Moreau-Defarges, Frédéric Munier, Nicolas Pinaud, Maxime Prevel, Bouchra Rahmouni Benhida, Virginie Raisson, Xavier Raufer, Christian Saint Etienne, Younes Slaoui, Thomas Snégaroff, Folashadé A. Soulé-Kohndou, Cédric Tellenne, David Teurtrie, Philippe Trainar, Pierre Verluise, Dominique Vidal…

Prendra place à cette occasion la 1re édition du Festival du film géopolitique : 8 représentations aborderont ce thème sous un angle cinématographique et seront données du 23 au 27 mars 2011 dans différents endroits de la ville.

Colloque international « Gouvernance mondiale et éthique au 21e siècle »

Paris, 75005, Collège des Bernardins, 20 rue de Poissy.

En partenariat avec l’Université du Luxembourg.

Tarif 30 €. Gratuit pour les moins de 26 ans, dans la limite des places disponibles. Tarif réduit 20 € pour les demandeurs d’emploi, bénéficiaires des minima sociaux (sur présentation d’un justificatif). La soirée inaugurale est en entrée libre dans la limite des places disponibles.

Informations, tél. : 01 53 10 74 44. http://www.collegedesbernardins.fr/index.php/rencontres-a-debats/colloques/gouvernance-mondiale-et-ethique-au-xxie-siecle/37-colloque/1355-colloque–gouvernance-mondiale-et-ethique-au-xxie-siecle.html [Inscription possible en ligne]

Est-il utopique d’envisager une gouvernance à l’échelle du monde acceptée par tous ? L’usage croissant du terme invite à réfléchir à ce qu’est la gouvernance, à son usage et à ses formes au regard des enjeux économiques, environnementaux, politiques, sociaux et scientifiques contemporains. À la confluence du droit, de l’économie, de la morale, de la philosophie, de la science politique et de la théologie, rassemblant aussi bien des praticiens que des chercheurs, le colloque propose d’approfondir ces questions désormais primordiales pour l’humanité.

• mercredi 23 mars 2011 de 19 h à 21 h 30 : Séance d’ouverture avec Pascal Lamy (directeur général de l’OMC), Mgr Éric de Moulins-Beaufort (Collège des Bernardins) et Nicolas Schmit (ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Immigration du Luxembourg).

• jeudi 24 mars 2011 de 9 h à 12 h 30 : Thème : « Les différents projets de “gouvernance globale” ». Intervenants : René Leboutte (université du Luxembourg), Philippe Poirier (université du Luxembourg), Osamu Nashitani (Tokyo University of Foreign Studies), Philippe Herzog (Confrontations Europe, Paris), Nicolas Baverez (essayiste, Paris).

• jeudi 24 mars 2011 de 14 h 30 à 18 h : Thème : « La gouvernance mondiale, impossible et nécessaire ». Intervenants : Jérôme Vignon (président des Semaines Sociales de France, Montrouge), Henri Bourguinat (Université Montesquieu Bordeaux IV), Jean-Pierre Gaudin, directeur du laboratoire Cherpa, Institut d’Études politiques d’Aix-en-Provence), Laurence Tubiana (Institut du développement durable et des relations internationales, Paris), Yves Boyer (École Polytechnique, Fondation pour la recherche stratégique, Paris).

• vendredi 25 mars 2011 de 9 h à 12 h 30 : Thème : « Au-delà des instruments de la gouvernance actuelle ». Intervenants : Jean-Pierre Jouyet (président de l’Autorité des marchés financiers, Paris), Gérard-François Dumont (université Paris-4), Thierry Vedel (Institut d’études politiques de Paris), Chu Shulong (Tsinghua University, Beijing), Saskia Sassen (Columbia University).

• vendredi 25 mars 2011 de 14 h 30 à 18 h : Thème : « Les fondements éthiques et spirituels d’une gouvernance acceptée par tous ». Intervenants : Alain Supiot (directeur de l’Institut d’études avancées de Nantes), Pierre Martinot-Lagarde (Organisation internationale du Travail, Genève – sous réserve), Yves Charles Zarka (université Paris-Descartes), Jean-Marc Ferry (Université libre de Bruxelles), Christian Lequesne (directeur du Centre d’études et de recherches internationales de l’Institut d’études politiques de Paris), Lukas Sosoe (université du Luxembourg), Frédéric Louzeau (Collège des Bernardins).

Colloque « Inequalities in a context of global recession: Perceptions, framing and politicization »

Paris, 75007, Sciences Po, 56 rue des Saints-Pères, salle Goguel.

Langue de travail : anglais.

http://blogs.sciences-po.fr/recherche-inegalites/2011/03/02/inequalities-in-a-context-of-global-recession-perceptions-framing-and-politicization-26-28-may-2011

• jeudi 26 mai de 14 h à 15 h : « Opening », intervenantes : Marie Duru-Bellat (Sciences Po, OSC), Nonna Mayer (Sciences Po, CEE, CNRS) et Laurence Tubiana (Sciences Po, IDDRI).

• jeudi 26 mai de 15 h à 17 h 30 : « Session 1. Political economy of inequalities », intervenants : Pablo Beramendi (University College, Oxford), Bruno Palier (Sciences Po, CEE, CNRS) et Joshua Guetzkow (Hebrew University of Jerusalem).

• vendredi 27 mai de 9 h 30 à 12 h 30 : « Session 2. Compared perceptions of inequalities and justice », intervenants : Camille Bedock (IUE, Sciences Po, CEE), Marie Duru-Bellat (Sciences Po, OSC), Élise Tenret (Sciences Po, OSC), Frédéric Gonthier (IEP Grenoble), Varun Gauri (World Bank), Leslie McCall (Northwestern University).

• vendredi 27 mai de 14 h 30 à 17 h 30 : « Session 3. Reactions to inequalities in the South: case studies », intervenants : Laurence Louër (Sciences Po, Ceri), Marcelo de Almeida Medeiros (Federal University Pernambuco), Moustapha Sene (Rennes-1).

• samedi 28 mai de 9 h 30 à 12 h 30 : « Session 4. The subjective experience and reactions to poverty and inequality », intervenants : Nissim Mizrachi (Tel Aviv University), Hanna Herzog (Tel Aviv University), Josh Guetzkow (Hebrew University of Jerusalem), Michèle Lamont (Harvard University), Crystal Fleming (Harvard University), Jessica Welburn (Harvard University), Jennifer M. Silva (Harvard University), Graziella Moraes da Silva (Federal University Rio de Janeiro) et Elisa Reis (Federal University Rio de Janeiro).

• samedi 28 mai de 12 h 30 à 13 h : « Wrapping up intervention », intervenantes : Marie Duru-Bellat (Sciences Po, OSC), Nonna Mayer (Sciences Po, CEE, CNRS), Laurence Tubiana (Sciences Po, IDDRI).

 

Colloques importants du monde non francophone

Colloque international « Connections and Comparisons »

Le 3e colloque européen sur la World and Global History de l’European Network in Universal and Global History se tiendra à Londres du 14 au 17 avril 2011.

http://wwwdup.uni-leipzig.de/~eniugh/congress2011/home

Colloque international « China in World History » /
« World History from the Center and the Periphery »

Le colloque annuel de la World History Association se tiendra à Pékin du 7 au 10 juillet 2011. http://www.thewha.org

 

 

 

Conférences, débats, tables rondes et journées d’étude

Journée d’étude : « The rise of China: Views of key countries »

Organisée par l’Asia Center et la Transatlantic Academy.

Langue de travail : anglais.

Paris, 75006, Céri, 56, rue Jacob.

Contact : Edouard de Tinguy, edetinguy [at] gmfus.org, http://electrodocehess.wordpress.com/2011/03/09/the-rise-of-china-views-of-key-countries

• lundi 28 mars 2011 de 9 h à 13 h 30 : Trois tables rondes intitulées : « American and European views on the rise of Asia », avec les interventions de James Goldgeier (George Washington University), Daniel Deudney (Johns Hopkins University) et François Godement (IEP-Paris) ; « Views from the region: India and Japan », avec les interventions de Swaran Singh (Jawahrlal Nehru University), Iskander Rehman (IEP-Paris) et Kubo Fumiaki (University of Tokyo) ; « How China sees its image », avec les interventions de Cui Liru (president of the China Institute of Contemporary International Relations), Eberhard Sandschneider (director of the German Society for Foreign Policy) et François Godement.

 

 

Cafés géographiques

Contact : www.cafe-geo.net

• mardi 29 mars de 19 h 30 à 21 h 30 : Débat « La géographie, c’est le goût des autres » animé par Gilles Fumey (Paris-4) et Emmanuel Lézy (Paris-Ouest-Nanterre-La-Défense). Lieu : Paris, 75006, Café le Flore, 172 bd Saint-Germain.

• samedi 2 avril 2011 de 15 h à 18 h : Débat « Géohistoire de nos quartiers, et du monde » animé par Christiane Demeulenaere (historienne, conservateur général du patrimoine, vice-présidente de l’AHAV), Jean-Luc Pinol et Maurice Garden (auteurs de L’Atlas des Parisiens), Christian Grataloup (géographe, Paris-7), Philippe Pelletier (géographe, Lyon-2), Federico Ferretti (géographe, équipe EHGO). Lieu : Paris, 75020, La Bellevilloise, 21 rue Boyer.

• lundi 28 mars à 18 h 15 : Débat « L’Eurasie turcophone : petit essai de géographie linguistique » animé par Stéphane de Tapia (CNRS, département d’études turques de l’université de Strasbourg). Lieu : Rennes, 35000, café Le Damier, 9 place Sainte-Anne.

 

 

Cycle de conférences de l’Université populaire du quai Branly : « Histoire mondiale de la colonisation », série : « Les grandes figures de la décolonisation »

Paris, 75007, musée du quai Branly, 218, rue de l’Université.

Contact : Nathalie Mercier, nathalie.mercier [at] quaibranly.fr

• jeudi 31 mars 2011 à 18 h 30 : Intervention de Patrick Lozès sur « Toussaint Louverture ».

• jeudi 7 avril 2011 à 18 h 30 : Intervention de Benjamin Stora sur « Abd El Kader ».

• jeudi 12 mai 2011 à 18 h 30 : Intervention de Catherine Clément sur « Gandhi ».

• jeudi 2 juin 2011 à 18 h 30 : Intervention de Yves Chevrier sur « Mao ».

• jeudi 9 juin 2011 à 18 h 30 : Intervention de Yves Saint-Geours sur « Le bolivarisme ».

• jeudi 16 juin à 18 h 30 : Intervention de Yves Saint-Geours sur « Le néobolivarisme ».

 

 

Conférences autour du thème « Culture et civilisations, des origines aux hommes du 21e siècle »

Antony, 92160, théâtre Firmin Garnier.

Manifestation organisée par la ville d’Antony, avec la participation des Éditions Ellipses. Accès libre.

Contact : Cédric Grimoult, grimoult [at] aol.com

Ce colloque vise à présenter les avancées récentes dans le domaine de l’histoire globale.

• dimanche 3 avril, à partir de 14 h 30 : Intervenants : Cédric Grimoult, historien, auteur de nombreux livres dont Les Sciences de l’évolution face aux religions (avec Jean Chaline) ; Jean Chaline, paléontologue, auteur notamment de Un million de générations. Aux sources de l’humanité et Quoi de neuf depuis Darwin ? ; Christian Grataloup, professeur de géographie à l’Université Paris-7-Denis-Diderot et auteur de plusieurs livres majeurs dont L’Invention des continents, Géohistoire de la mondialisation et Faut-il penser autrement l’histoire du monde ? ; Laurent Testot, journaliste à la revue Sciences Humaines, coanimateur du blog Histoire globale, directeur du livre Histoire globale, un nouveau regard sur le monde.

 

 

Bistrot des ethnologues

Montpellier, 34090, Café La Laiterie des Beaux Arts, 4 rue de Lunaret.

Contact : www.ethnobistro.fr

• mardi 5 avril 2011 à 20 h 30 : Conférence-débat « Retour sur le cannibalisme et sa phobie » de Georges Guille-Escuret (anthropologue, CNRS), auteur de Sociologie comparée du cannibalisme. T. I : Proies et captifs en Afrique ; T. II et III à paraître sur l’Océanie et les Amériques.

Cycle de conférences « Histoire : projections de forces et de puissance, de l’Antiquité à nos jours »

Paris, 75007, École militaire, 21, place Joffre, amphithéâtre de Bourcet de l’École militaire.

Inscription requise : inscription.irsem [at] defense.gouv.fr

De la pratique du rezzou primitif à la constitution de corps expéditionnaires structurés, la guerre a souvent pris la forme de ce que les Anglo-Saxons ont dénommé des actions de Hit and Run. À l¹époque contemporaine, en devenant « projection de puissance », la projection de forces tend à abolir les distinctions entre la conquête, l’occupation et le raid.

• mardi 5 avril 2011 de 18 h à 19 h 30 : Conférence de Laurent Henninger (Irserm) intitulée « Les Banana Wars américaines, 1898-1934 ».

• mardi 10 mai 2011 de 18 h à 19 h 30 : Conférence de Jean-Christophe Romer (université de Strasbourg) intitulée « La projection de puissance soviétique dans le Tiers-Monde, dans les années 70 et 80 ».

 

Cafés « Histoire » de l’association Thucydide

Paris, 75012, Bistrot Saint-Antoine, 58, rue du Faubourg-Saint-Antoine.

Contact : http://cafes.thucydide.com/

• mardi 5 avril 2011 de 20 h à 21 h 30 : Interventions de Philippe Contamine et Gilles Ferragu autour du thème « Une histoire des otages du Moyen Âge à nos jours ».

• jeudi 26 mai 2011 de 20 h à 21 h 30 : Conférence de Jean Delumeau intitulée « Une histoire de la peur ».

 

 

Cycle de conférences de l’Université populaire du quai Branly : « Décalage : les autres et nous »

Paris, 75007, Musée du quai Branly, 218, rue de l’Université, théâtre Claude Lévi-Strauss.

Contact : Nathalie Mercier, nathalie.mercier [at] quaibranly.fr

Accès libre dans la limite des places disponibles.

Ce cycle propose de confronter les visions occidentales et extra-occidentales d’un objet ou d’un sujet. Une nouvelle façon de se déplacer à travers le regard des autres pour développer le dialogue des cultures.

• jeudi 5 mai 2011 à 18 h 30 : « Le voile dans l’histoire de l’Europe et dans l’histoire de l’Orient », interventions d’Élisabeth Dufourcq, docteure en science politique, et Fanny Colonna, anthropologue.

 

 

 

Séminaires

Séminaire « Les mondes de l’océan Indien (1er-18e siècle) »

Paris, 75004, CEMAf-Paris, université Paris-1-Panthéon-Sorbonne, Centre Malher, 9 rue Malher, salle 107.

Contact : Philippe Beaujard, beaujard [at] ehess.fr

Séminaire commun du CEMAf et du Laboratoire Islam médiéval UMR 8167, avec le soutien de l’ANR MeDIan.

Longtemps l’historiographie de l’océan Indien entre 16e et 18e siècle s’est principalement réduite à une histoire impériale européocentrée, focalisée sur les aléas de l’Empire portugais d’Asie et l’expansionnisme des grandes compagnies néerlandaises, anglaises et françaises. Dans cette perspective, les sociétés asiatiques et africaines étaient avant tout abordées dans leurs rapports aux empires européens et à leurs représentants. D’autres approches, rejetant cette tendance, ont à l’inverse privilégié un cadre d’étude reposant sur les aires culturelles, au risque de cloisonner les espaces et de minimiser les interactions à l’échelle globale. Afin de s’extraire des limitations propres à ces approches contradictoires, il semble indispensable d’envisager – sur la très longue durée – l’océan Indien en tant que creuset culturel et bassin d’interactions multiples et décentrées, dont les Européens ne constituent à l’époque moderne que des acteurs certes puissants mais parmi d’autres.

• jeudi 24 mars 2011 de 10 h à 12 h : Intervention de Thomas Vernet (Paris-1, CEMAf) intitulée « Voyageurs et marchands africains dans l’océan Indien : mobilités et réseaux swahilis 1500-1800 ».

• jeudi 31 mars 2011 de 10 h à 12 h : Intervention de Dejanirah Couto (EPHE) intitulée « Les chroniqueurs portugais ».

• jeudi 7 avril 2011 de 10 h à 12 h : Intervention de Dejanirah Couto (EPHE) intitulée « La violence dans les textes portugais sur l’océan Indien ».

• jeudi 28 avril 2011 de 10 h à 12 h : Intervention d’Emmanuelle Vagnon (CNRS/BnF-Cartes et Plans) intitulée « Cartographie de l’océan Indien de l’Antiquité au 16e siècle. Constitution d’un atlas historique et recherche sur les toponymes (présentation du projet MeDIan/Bibliothèque nationale de France) ».

• jeudi 5 mai 2011 de 10 h à 12 h : Intervention de Christophe Picard (Paris-1) intitulée « L’océan Indien et la mer Méditerranée en miroir : la description des deux espaces maritimes dans les premiers siècles de l’Islam 1. La période des conquêtes ».

• jeudi 12 mai 2011 de 10 h à 12 h : Intervention de Christophe Picard (Paris-1) intitulée « L’océan Indien et la mer Méditerranée en miroir : la description des deux espaces maritimes dans les premiers siècles de l’Islam 2. La période abbasside ».

• jeudi 19 mai 2011 de 10 h à 12 h : Intervention d’Elizabeth Lambourn (De Monfort University / SOAS). intitulée « Cultures matérielles et identités dans l’océan Indien médiéval : l’inventaire des possessions d’Abraham Ben Yiju ».

Séminaire « Sociologie de la globalisation : consommation critique et mouvements sociaux dans l’âge global »

Paris, 75006, École des Hautes Études en Sciences Sociales, 105 bd Raspail, salle 4.

Ouvert aux chercheurs confirmés, doctorants et étudiants de master. Des auditeurs libres peuvent être admis sur requête.

Contacts : Luis Lopez Aspeitia et Geoffrey Pleyers, laspeitia [at] yahoo.fr et Geoffrey.Pleyers [at] uclouvain.be

Cette seconde année de séminaire porte sur la question de l’agence sociale dans un monde global. Les défis à ce niveau sont considérables, qu’il s’agisse d’enjeux collectifs globaux (réchauffement climatique, ressources naturelles limitées, migrations, crise économique…) ou de l’invention de nouvelles formes d’individualité, de sociabilité et d’engagement. Les recherches présentées articuleront leurs analyses sur la base de terrains de recherche dans différentes régions du monde.

• jeudi 24 mars 2011 de 17 h à 19 h : Thème « Les acteurs de la ville durable ».

• jeudi 7 avril 2011 de 17 h à 19 h : Thème « Alter-consommation : un panorama international ».

• jeudi 5 mai 2011 de 17 h à 19 h : Thème « Consommation alternative et mouvements dans la globalisation : quel rôle pour les organisations entre l’individu et le global ? ».

• jeudi 19 mai 2011 de 17 h à 19 h : Conclusion du séminaire.

Séminaire « Histoire mondiale »

Paris, École Normale Supérieure, 45 rue d’Ulm, escalier D, 3e étage.

Ouvert à tous.

Contact : Chloé Maurel, chmaurel [at] yahoo.fr

Depuis les années 1980, le courant de la world history ou histoire mondiale a connu un vif essor outre-Atlantique. Ce n’est que lentement que ce courant a pénétré en France. Il y avait pourtant connu des précurseurs : Marc Bloch, Lucien Febvre ou Fernand Braudel. Il s’agira donc de renouer le lien entre ces deux approches (française et anglo-saxonne) et de montrer ce que peut apporter l’histoire mondiale à la compréhension du monde passé et actuel. Cela amènera à réfléchir à la possibilité d’une histoire culturelle mondiale ou d’une histoire sociale mondiale, sur le modèle de l’histoire économique qui présente souvent un récit unifié à l’échelle mondiale.

• jeudi 24 mars 2011 de 18 h à 20 h : Interventions de Céline Giton, doctorante à Sciences Po, sur la politique mondiale du livre de l’Unesco, et de Marie Caillot, doctorante à l’École nationale des Chartes, sur l’Office international des musées.

• jeudi 7 avril 2011 de 18 h à 20 h : Intervention de Thomas Cayet, post-doc au Centre d’études européennes de Sciences Po : « De l’OIT, au sein de la SDN, aux Nations-Unies, quelle organisation du travail pour quelle “modernisation” économique ? » ; présentation de Transform !, revue européenne pour une pensée alternative et un dialogue politique, par Élisabeth Gauthier, membre de la rédaction européenne de Transform !

• jeudi 12 mai 2011 de 18 h à 20 h : Intervention de Laurent Berger, chargé de la recherche au département de la recherche et de l’enseignement du Musée du Quai Branly, sur l’anthropologie globale.

Séminaire « État, travail et société aux 18e-19e siècles (Angleterre, France et monde atlantique) »

Organisé par l’EHESS et l’université Paris-8.

Contact : Philippe Minard, philippe.minard [at] ens.fr

• vendredi 25 mars de 14 h à 18 h : Séance commune avec le Programme de recherches interdisciplinaires sur les îles britanniques. Intervenant : Sankar Muthu (University of Chicago), « Citizens of the world in the age of Enlightenment: The promise and peril of global ties » ; Frank Trentmann (Birbeck College), « Empires and Consumption, c. 1650-1914 ». Discutants : Alessandro Stanziani (EHESS) et Philippe Minard (Paris-8 et EHESS). Lieu : Paris, 75004, 10, rue Charles-V, salle C 330.

• vendredi 1er avril de 14 h à 17 h : Séance commune avec le Programme de recherches interdisciplinaires sur les îles britanniques. Intervenant : John Tosh (Roehampton University), « Colonial emigration from nineteenth-century Britain: Emigration as a key feature of gender relations ». Discutants : Florence Tamagne (Lille-3) et Julien Vincent (université de Franche-Comté). Lieu : Paris, 75004, 10, rue Charles-V, salle C 330.

• vendredi 8 avril de 14 h à 16 h : Intervenant : Frank Trentmann (Birbeck College), « The politics of everyday life: consumers, citizens and the city in Victorian and Edwardian Britain ». Lieu : Paris, 75005, ENS, 45 rue d’Ulm, salle F (escalier D, 1er étage).

• vendredi 6 mai de 14 h à 16 h : Intervenant : Guillaume Foutrier (université de Caen et UMR IDHE-CNRS), « Les merciers de Rouen, 1750-1840 ». Lieu : Paris, 75005, ENS, 45 rue d’Ulm, salle F (escalier D, 1er étage).

• vendredi 13 mai de 14 h à 17 h : Séance commune avec le Programme de recherches interdisciplinaires sur les îles britanniques. Intervenant : Michael Braddick (University of Sheffield), « Authority and regulation in the early modern English state and the first British Empire ». Lieu : Paris, 75004, 10, rue Charles-V, salle C 330.

• vendredi 20 mai de 14 h à 16 h : Intervenant : Michael Braddick (University of Sheffield), « How the modern world made Britain: Britain’s sonderweg, c. 1480-1830 ». Lieu : Paris, 75005, ENS, 45 rue d’Ulm, salle F (escalier D, 1er étage).

• vendredi 27 mai de 14 h à 16 h : Intervenant : Michael Braddick (University of Sheffield), « Political partisanship, individual agency and social relations in early modern England ». Lieu : Paris, 75005, ENS, 45 rue d’Ulm, salle F (escalier D, 1er étage).

 

 

Séminaire « Empires. Histoire des colonisations »

Paris, 75005, Institut d’histoire moderne et contemporaine (IHMC), 45 rue d’Ulm, salle de réunion.

Contact : Pierre Singaravélou, pierre.singaravelou [at] gmail.com

L’enjeu de ce séminaire collectif de recherche est double. Il voudrait être un lieu de convergence ouvert à toutes les recherches sur les colonisations et les empires à l’époque moderne et à l’époque contemporaine en franchissant les frontières tracées par les aires culturelles et par les disciplines. Il sera aussi un lieu de réflexion, pratique et méthodologique, épistémologique et historiographique, sur des objets et un domaine qui font de toute évidence débat. Il s’agit donc de construire collectivement un espace où nourrir ce débat en présentant les apports de recherches fondées sur des questionnements différents et en analysant de façon critique les sources et les outils qu’elles utilisent. Pour la deuxième année, le séminaire s’articule autour d’une réflexion sur la notion d’Empire.

• lundi 11 avril 2011 de 18 h à 20 h : Intervention de Jean-Paul Zuniga (EHESS) intitulée « Circulations impériales : la Nouvelle Espagne dans la monarchie espagnole au 18e siècle »

• lundi 9 mai 2011 de 18 h à 20 h : Intervention d’Alan Lester (University of Sussex) intitulée « Networks in the British new imperial history: Potentiality and pitfalls ».

• lundi 20 juin 2011 de 18 h à 20 h : Intervention d’Armelle Enders (Paris-4-Sorbonne) et Geneviève Verdo (Paris-1-Panthéon-Sorbonne) intitulée « Projets d’Empires et reconversions impériales dans le monde ibérique : étude comparée des cas portugais et espagnols, 18e-19e siècle ».

 

 

Séminaire « Les fabriques impériales de la modernité », cycle : « L’épreuve des Indes »

Paris, 75006, Centre d’études et de recherches internationales (Ceri), 56 rue Jacob, Salle du Conseil, 4e étage.

Séminaire de recherche de 3e cycle, ouvert à tous les étudiants de M2 et de doctorat, quelle que soit leur discipline ou leur institution de rattachement. Demandes d’inscription requises.

Contacts : Romain Bertrand et Stéphane van Damme, romain.bertrand [at] sciences-po.fr et stephane.van.damme [at] sciences-po.fr

Histoire culturelle, histoire comparée, histoire globale, histoire coloniale, histoire croisée ou histoire connectée… Depuis une dizaine d’années fleurissent des courants examinant à nouveaux frais le passé. Il s’agit ici d’en préciser les apports et les limites respectives dans les situations de premier contact entre les empires coloniaux et les sociétés concernées, au principe de la fabrique du Grand Partage entre « l’Occident et le reste ».

• vendredi 15 avril de 10 h à 13 h : Autour du thème « La preuve par les Indes III : Autorité des textes et vérités d’expérience », interventions d’Antonio Barrera (Colgate University) intitulée « Nature and reports: Native American knowledge and European experience in the making of the early modern science », et d’Antonella Romano (IUE Florence), « Writing about China in the 17th century. Mexican and Roman perspectives between texts and experiences ». Discutant : Stéphane van Damme (CHSP).

• vendredi 13 mai 2011 de 10 h à 13 h : Autour du thème « Le langage de la rencontre : traductions et malentendus », interventions d’Aliocha Maldavsky (Université de Nanterre / Mascipo) intitulée « Malentendus missionnaires dans l’Amérique ibérique : histoire et historiographie », et de Paul Cohen (University of Toronto), « Naviguer un empire de Babel : la médiation linguistique comme outil politique et comme expérience sociale dans l’Amérique française (17e-18e siècles) ». Discutant : Alexis Tadié (Paris-4)

• vendredi 20 juin 2011 de 10 h à 13 h : Autour du thème « Cités coloniales, villes morales ? Honneur et réputation sur la “route des Indes” », interventions de Nigel Worden (University of Cape Town) intitulée « Masculinity, violence and honour in 18th Century Cape Town », et de Remco Raben (Utrecht University), « Law and disorder in Dutch Asia. Ethnic self-rule and company justice in 18th century Batavia and Colombo ». Discutant : Kapil Raj (EHESS).

 

 

Séminaire « Rencontres et croisements. Histoire des sociétés africaines en mondialisation (15e-20e siècle) »

Paris, 75004, CEMAf-Paris, Université Paris-1-Panthéon-Sorbonne, Centre Malher, 9 rue Malher, 2e étage, salle Person.

Contacts : Guillaume Blanc, guillaume_blanc [at] hotmail.fr, Amélie Chekroun, ameliechekroun [at] gmail.com, Pierre Guidi, p_guidi [at] yahoo.fr, Thomas Guindeuil, tomaso.gu [at] gmail.com

L’objectif de ce séminaire mensuel, proposé par les doctorants en histoire du CEMAf, est de réévaluer la place et le rôle des sociétés africaines dans l’histoire de la mondialisation, et de remettre en question la tendance de l’histoire globale à concevoir les sociétés africaines comme de simples réceptacles de ce processus. Il s’appuie sur la diversité géographique, chronologique et thématique des doctorants. Chaque séance, construite autour d’interventions de jeunes chercheurs et de chercheurs confirmés, privilégiera l’analyse des modes d’interaction entre le local, le régional et le global, et permettra d’interroger les modalités d’action des sociétés africaines dans le processus de mondialisation.

• lundi 18 avril 2011 de 17 h 30 à 20 h : « Histoire sociale des rencontres culinaires, en Afrique et au-delà (15e-20e siècle) », séance coordonnée par Thomas Guindeuil (Paris-1/CEMAf). Intervenants : Monique Chastanet (CNRS/CEMAf) et Dora de Lima (CRHM/Paris 1).

• lundi 16 mai 2011 de 17 h 30 à 20 h : « Voyages d’hommes, voyages de biens : une analyse de l’essor des échanges au 19e siècle en Afrique de l’Est », séance coordonnée par Clélia Coret (Paris-1/CEMAf). Intervenant : Thomas Vernet (Paris-1/CEMAf – à confirmer).

• lundi 20 juin 2011 de 17 h 30 à 20 h : « Les textes saints, média du pouvoir royal : Éthiopie, France, Byzance, fin du 14e siècle – milieu du 16e siècle », séance coordonnée par Ayda Bouanga (Paris-1/Cemaf). Intervenants : Olivier Husmer (doctorant Paris-1) et 1 invité(e) à préciser.

Séminaire « Théories des relations internationales »

Paris, 75006, Ceri, Sciences Po, 56 rue Jacob.

Contact : Ariel Colonomos, colonomos [at] ceri-sciences-po.org

• mardi 19 avril de 17 h à 19 h : Intervention de Nicolas Guilhot (CNRS) intitulée « La théorie des relations internationales entre décisionnisme et choix rationnel ». Discutant : Bastien Irondelle. Lieu : Ceri, salle de conférence.

• mardi 5 avril de 17 h à 19 : Intervention de Dario Battistella (Sciences Po Bordeaux – EHESS) intitulée « Un monde unidimensionnel ». Discutant : Bertrand Badie (Sciences Po). Ceri, salle Jean-Monnet.

 

Séminaire « Les sciences sociales face au global »

Nanterre, 92000, université Paris-Ouest-Nanterre, salle T237.

Séminaire pluridisciplinaire dirigé par Axel Barenboim, Stéphane Dufoix et Adèle Momméja.

Contacts : Axel Barenboim, axbaren [at] hotmail.com, stephane.dufoix [at] wanadoo.fr, adele.mommeja [at] gmail.com

Les concepts « global » et « globalisation » sont de plus en plus utilisés en sciences sociales sans que les chercheurs s’accordent sur une définition précise. La globalisation est-elle simplement une « compression de l’espace-temps » ? Désigne-t-elle des formes concrètes de croisements, de connexions, de transferts entre différentes parties du monde ou l’espace spécifique dans lequel s’articuleraient ces échanges ? Le phénomène global est-il d’abord une réalité économique, politique ou culturelle ? S’il est admis que la globalisation est un processus ancien, les désaccords persistent sur le moment de son émergence. Il est également difficile de déterminer si les vingt dernières années marquent une intensification du phénomène ou un simple accroissement de sa perception. Ce séminaire pluridisciplinaire aborde les débats sur la globalisation en recevant des chercheurs dont les travaux permettent d’interroger l’historicité longue du global.

• mardi 26 avril 2011 de 17 h à 19 h : Intervenant : Patrick Weil, directeur de recherches (CNRS, Centre d’histoire sociale du 20e siècle, Paris-1), « Une citoyenneté sécurisée : un nouveau lien stratégique entre l’État-nation et l’indidivu dans un monde globalisé ».

• mardi 17 mai 2011 de 17 h à 19 h : Intervenant : Amzat Boukari-Yabara, doctorant en histoire (EHESS), « 1787-1900 : vers la première Conférence panafricaine de Londres ».

 

 

Séminaire « Figures contemporaines de l’épistémologie de l’histoire – La philosophie : une ressource pour faire de l’histoire ? »

Organisé par le Centre d’histoire culturelle des sociétés contemporaines (CHCSC).

Paris, 75017, IHTP, 59-61, rue Pouchet.

Contact : histoire.culturelle [at] chcsc.uvsq.fr

• vendredi 6 mai 2011 à partir de 14 h : Conférence-débat de Peter Schöttler (CNRS) intitulée « Les philosophies positivistes et la science de l’histoire ».