Karl Polanyi et la construction du Marché : leçons pour l’histoire globale

Avec son livre devenu un classique, La Grande transformation. Aux origines politiques et économiques de notre temps (1944, trad. fr. Gallimard, 1983), Karl Polanyi est sans doute l’un des auteurs les plus cités lorsqu’il s’agit d’analyser les modalités de construction, en Europe ou ailleurs, de l’économie de marché. Pour lui les sociétés traditionnelles s’opposeraient résolument au Marché dans la mesure où l’économie n’y constituerait pas une sphère autonome, distinguable de l’ensemble des autres activités sociales. Cet « encastrement » dans le social des activités que nous considérons comme spécifiquement économiques se réaliserait par trois principes à peu près universels (réciprocité, redistribution, administration domestique) que l’autorité politique ou religieuse maintiendrait contre toute perturbation venant d’une sphère commerciale, notamment extérieure aux sociétés concernées. Dans ces conditions, les marchés de biens seraient empêchés ou étroitement contrôlés et, par conséquent, toute économie de marché y serait impossible. On sait aujourd’hui que Polanyi, sur la base de ces hypothèses, a largement sous-estimé l’existence de marchés concrets, parfois très influencés par l’offre et la demande, dès l’Antiquité mésopotamienne, égyptienne ou grecque. Et les découvertes archéologiques ont du même coup jeté un doute sur la pertinence de l’ensemble de son analyse, voire décrédibilisé sa méthode, sur la foi de témoignages ponctuels…

Une telle évolution est sans doute dommageable car Polanyi possède une véritable théorie de la formation des marchés comme de l’économie de marché. Et les bases de cette théorie semblent totalement pertinentes pour appréhender ce qui se passe, en histoire globale, quand le commerce de longue distance vient mettre en contact des sociétés où le Marché n’est pas nécessairement le principe régulateur des activités économiques et sociales. Nous allons donc ici poser les bases de cette théorie polanyienne et tenter de cerner son apport spécifique à l’histoire économique globale. Le papier que nous proposons ici est donc d’abord méthodologique, sans doute destiné à être repris et précisé dans des travaux à venir.

Il importe d’emblée de préciser que Polanyi distingue clairement entre les marchés ponctuels de biens (marchés locaux ou marchés sectoriels) et ce qu’il appelle le système de marché et que nous désignerons ici par le terme de « Marché », avec une majuscule. Le Marché est fait de la synergie entre des marchés de biens (où l’interaction entre offre et demande influence plus ou moins la fixation du prix) et marchés de facteurs de production (travail, terre et capital). Ainsi, quand le prix d’un bien donné augmente, par exemple sous l’effet d’une forte demande externe, seule la capacité de mobiliser davantage de terre, de travail et de capital permet de produire plus afin de tirer parti de cette demande brutalement accrue. En ce sens, le prix n’est un signal régulateur dans le cadre du Marché que si des marchés de facteurs autorisent cette production accrue… La théorie de la construction du Marché propre à Polanyi se développe alors suivant une démonstration en trois temps.

Dans un premier temps, il fait remarquer que les trois principes fondant l’encastrement de l’économie dans le social sont altérés par l’existence de marchés de biens, d’une façon qui peut initialement paraître presque inaperçue… Que sont ces trois principes ? Le principe de réciprocité nous indique que la production n’est pas nécessairement réalisée pour les propres besoins du producteur : ainsi, aux îles Trobriand, un individu cultivera, non pas pour sa femme et ses enfants, mais pour assurer les besoins de la famille de sa sœur ; en retour il sera lui-même nourri par le frère de son épouse ; de proche en proche il se crée alors une chaîne de solidarité alimentaire dans laquelle chaque travailleur joue sa crédibilité. Pour Polanyi, le principe de réciprocité est donc fondé sur une institution qu’il nomme « symétrie ». Deuxième principe, la redistribution repose alternativement sur l’existence d’une instance centrale (temple, pouvoir politique…) qui collectera les récoltes et les distribuera à l’ensemble de la société sur des critères de statut ou de besoin alimentaire : ce principe est donc fondé sur une institution qu’il nomme « centralité ». Enfin, l’administration domestique, soit la production pour sa famille (nucléaire ou élargie), voire son clan, constitue un troisième principe, fondé pour sa part sur une institution repérée comme « autarcie ». Évidemment, une société ne peut relever des trois principes en même temps dans la mesure où ils sont largement contradictoires entre eux. Cependant Polanyi pose que la plupart des sociétés sont façonnées par combinaison, dans des proportions très variables, de ces trois principes.

Deuxième temps : l’ordre social ainsi construit n’est cependant pas immuable car tant les instances centrales (temple, État) que les foyers d’administration domestique peuvent vouloir échanger pour céder leurs surplus d’une part, avoir accès à des biens qu’ils ne pourraient produire d’autre part. En ce sens, l’échange constituerait bien un quatrième principe d’organisation des sociétés traditionnelles mais cette fois, un principe potentiellement dangereux puisqu’il va se fonder sur l’institution du marché. Polanyi note cependant que l’échange sur un marché n’implique pas nécessairement recherche active du profit pécuniaire tant que les contractants cherchent à se procurer ce qui améliore leur ordinaire, diversifie leur subsistance ou leur consommation. Cependant le marché détient le pouvoir de dissoudre l’ordre social d’une façon que Polanyi exprime en ces termes. Symétrie, centralité et autarcie ne constituent pas (ou n’engendrent pas) des institutions concrètes vouées à une fonction unique : par exemple, le temple en tant qu’institution centrale aura des fonctions religieuses, politiques, éducatives, et sans doute bien d’autres en plus de sa fonction de redistribution. Le marché au contraire serait voué à une fonction unique, celle de faciliter les échanges. Cette fonction économique prenant de l’importance et devenant éventuellement cruciale pour la satisfaction d’une société, le marché en viendra à assurer des fonctions économiques que les autres institutions avaient coutume d’assurer. Il en viendra donc assez logiquement à priver ces autres institutions de leurs fonctions économiques. Mais cette privation paraîtra relativement anodine dans la mesure où elle n’attaquera pas les fonctions principales de ces institutions : le temple, par exemple, n’en perdra pas pour autant sa fonction religieuse… Autrement dit, le marché affaiblirait les autres institutions et renforcerait son rôle, en quelque sorte par la bande, restructurant alors la société pour qu’elle se conforme de plus en plus aux impératifs du marché, créant ce que Polanyi nomme une « société de marché ».

Le troisième temps de la construction du Marché s’en déduit logiquement. Une fois des marchés de biens ponctuels solidement installés, obéissant partiellement aux stimulants de l’offre et de la demande, la production pour ces marchés deviendra irrésistible. Pour la permettre, il faudra mobiliser un travail qui pourtant constitue une activité profondément imbriquée dans l’ordre social, indissociable de ce dernier. Le travail humain n’est donc pas d’abord destiné à être marchandisé mais se caractériserait, pour Polanyi, par un statut de « marchandise fictive ». Et il en va de même de la terre, elle-même profondément liée au travail dans le cadre d’une société donnée. Quand et sous quelles formes précises seront mobilisés terre et travail dépend évidemment de chaque société et de la nature des perturbations qui l’atteignent, nous y reviendrons. En revanche, ce qui est clair pour Polanyi c’est que la marchandisation de la terre et du travail est vouée à connaître des échecs récurrents. En séparant par exemple le travail de l’ensemble des formes sociales d’existence, cette marchandisation contribuerait à la liquidation des organisations non-contractuelles enracinées dans la parenté ou la religion, créant ainsi une grave insécurité quant à l’identité et aux statuts, conduisant in fine à des problèmes de productivité et à un besoin de protection en retour. En ce sens, la réalisation du Marché constituerait bien, suivant les mots de Polanyi, une utopie récurrente…

Quel intérêt pour l’histoire économique globale ? Cette dernière étudie, on le sait, les échanges commerciaux transculturels, notamment les échanges à longue distance, qu’ils soient menés par des diasporas commerciales dynamiques (mais relativement peu impliquées dans la production elle-même), comme dans l’océan Indien depuis deux millénaires au moins, ou des commerçants européens, parfois secondés par la canonnière, et surtout n’hésitant pas à conquérir des terres pour faire produire les biens qui les intéressent, au moins depuis le 15e siècle. Le commerce de longue distance, dans la mesure où il fait circuler des biens totalement inédits dans certaines contrées, constitue un puissant stimulant poussant des populations à céder leur surplus pour considérablement « améliorer leur ordinaire », voire gagner un certain prestige par la consommation de ces denrées exotiques et rares. Il serait donc à l’origine de l’instauration de marchés puissants capables de perturber en profondeur les trois institutions initiales décrites par Polanyi. Mais il serait tout autant l’instigateur potentiel d’une mobilisation, voire d’une marchandisation de la terre et du travail, dans ces sociétés touchées par son influence.

Cette marchandisation des facteurs de production est à l’évidence détectable dans les sociétés européennes (Angleterre, Pays-Bas) qui seront au premier plan, aux 16e et 17e siècles, de l’exportation vers une Espagne pourvue de quantités exceptionnelles de métal-argent, grâce à sa conquête américaine. La façon dont elle peut se reproduire dans des sociétés, elles aussi confrontées à un débouché extérieur inattendu, mais nettement moins dominantes, est évidemment très variable. Les conditions d’une telle marchandisation sont diverses et nombreuses. Il faut notamment que les producteurs réagissent à une hausse du prix de leur bien (hausse habituelle dans le commerce de longue distance) en produisant davantage alors que cette augmentation de rentabilité pourrait les inciter au contraire à produire moins afin de maintenir leur revenu. En supposant qu’ils répondent ainsi « correctement », au sens de la micro-économie standard, manifestant alors une certaine soif de profit pécuniaire, il faut aussi qu’un moyen de paiement fiable leur permette d’estimer si la hausse de prix n’est pas un leurre. Il faut enfin que des travailleurs acceptent cette mobilisation dans le cadre d’un marché alors que, s’ils disposent de leurs moyens de production et peuvent vendre directement leur produit, ils seront peu enclins à accepter un « emploi » sous une forme salariale quelconque. Et l’on sait que cette forme de mobilisation du travail (hors marché salarial de ce facteur) sera longtemps la réponse de la Chine à ses succès extérieurs, sous les Tang au 9e siècle, puis sous la dynastie des Song du Sud (1127-1271).

Bien d’autres conditions seraient à citer ici… Nous n’irons pas plus loin dans ce papier mais il doit être clair que la théorie polanyienne doit pouvoir guider des recherches en histoire économique globale, notamment quant au pouvoir dissolvant du commerce de longue distance et sa capacité à entraîner les sociétés qu’il touche dans l’engrenage de la construction du Marché…

Gengis Khan, forgeron du monde moderne

À propos de :

WEATHERFORD Jack [2005], Gengis Khan and the Making of the Modern World, New York, Broadway Books, 2005.

Notre monde ne serait pas tel qu’il est sans Gengis Khan. Telle est la thèse, brutalement résumée, exposée par un certain nombre de chercheurs états-uniens, à la tête desquels chevauche Jack Weatherford avec un livre publié en 2005, Gengis Khan and the Making of the Modern World.

La geste mongole a de longue date fasciné les historiens. Nombreux sont les ouvrages relatant la saga d’un homme des steppes, dépossédé de son héritage par son clan et relégué aux marges de sa société, qui parvint à unifier sa tribu, à soumettre et intégrer les confédérations voisines, enfin à poser les bases de l’État le plus expansionniste de l’histoire. « Conquête après conquête, l’armée mongole transforma la guerre en une entreprise internationale menée sur des fronts distants de milliers de kilomètres. » Un demi-siècle après la mort de Gengis Khan, ses héritiers dominaient une étendue démesurée, de la Corée à la Hongrie, de Canton à Moscou… « En vingt-cinq années, l’armée mongole subjugua plus de terres et de peuples que l’Empire romain en quatre siècles. »

L’histoire secrète

L’œuvre mongole fut favorablement perçue dans un premier temps. L’écrivain anglais Geoffrey Chaucer (1343-1400) consacre par exemple de longs passages de ses Contes de Canterbury à un éloge des réussites de Gengis Khan. Mais progressivement, le regard change jusqu’à faire des conquérants une « armée de sauvages assoiffés d’or, de femmes et de sang ». Nouveau changement de cap dans les années 1990, avec la traduction intégrale de L’Histoire secrète des Mongols, une biographie de Gengis Khan rédigée au 13e siècle depuis l’intérieur de l’empire [1]. S’appuyant sur ce document qui porte, contrairement aux chroniques perses ou chinoises, un regard favorable sur l’épopée mongole, et en le complétant du résultat de ses campagnes de fouilles menées avec des archéologues mongols, Weatherford (initialement spécialiste des sociétés tribales d’Amérique du Nord) revisite l’histoire. Sa volonté ? Exhumer d’un oubli sélectif les influences qu’exercèrent les gengiskhanides sur le façonnement du monde moderne.

Les secrets de la conquête

S’agissant de Gengis Khan et de ses successeurs, le premier trait qui surgit à l’esprit est évidemment la guerre. Sultanat perse, empires des Kara-Khitan, des Jin, du Khorassan, puis des Song du Sud, califat abbasside, alliance des cités russes et chevaliers teutoniques… Les Mongols terrassèrent un nombre phénoménal de puissances adverses. Weatherford adopte un artifice pédagogique intéressant, quelque peu lassant à terme : il explique comment procédaient les armées d’en face, puis analyse par contraste les stratégies mises en œuvre par les Mongols, les origines de leurs idées, et en quoi leurs innovations déroutèrent complètement leurs adversaires.

Les victoires mongoles sont dues, selon Weatherford, à la combinaison de plusieurs facteurs : une discipline hors du commun, un génie tactique exceptionnel – « La prise par surprise de Boukhara fut la conclusion de ce qui est peut-être l’opération militaire la plus audacieuse de l’histoire : alors qu’une de ses armées faisait diversion par la route la plus directe pour attaquer les terres du sultan du Khorassan, il [Gengis Khan] achemina en secret une autre armée [… par les montagnes du Tian-Shan], lui faisant franchir plus de 3 000 km de désert glacé afin de surgir derrière les lignes ennemies » –, un refus systématique du choc frontal – qu’il lie à l’obsession mongole de la pureté : ne pas avoir les vêtements tâchés de sang… – auquel ils substituèrent les tactiques habituelles des peuples des steppes, à savoir le harcèlement, les embuscades et les volées de flèches décochées du dos des chevaux. Une des batailles les plus connues, celle de la rivière Kalka (aujourd’hui en Ukraine), illustre ce scénario : les généraux Djebe et Subotai, envoyés en explorateurs de futurs territoires à conquérir, se heurtent à une coalition largement supérieure à leurs forces. Volte-face. Plusieurs jours durant, ils esquivent les attaques des divers princes rus et coumans et les conduisent à éparpiller leurs forces. Une fois isolée, la chevalerie lourde à l’européenne est décimée par des volées de projectiles sans jamais obtenir le choc frontal pour lequel elle est conçue. Vient le tour des fantassins, des piquiers équipés pour affronter des charges de cavalerie lourde, qui demeurent un temps stoïques sous les pluies de flèches, puis se débandent et se font massacrer.

Dévastation…

Retenons surtout l’importance d’autres facteurs : la logistique, dont l’absence valut aux Mongols les quelques défaites qui ponctuèrent leur expansion, au Japon, en Indonésie, en Palestine ou en Inde ; la propagande, un art dans lequel ils passèrent maître et qui leur valu la réputation de monstres qu’ils traînent encore aujourd’hui ; et la terreur. Celle-ci reposait en partie sur leur stratégie consistant à rafler toutes les populations rurales qu’ils pouvaient capturer, les traitant selon les méthodes qu’ils employaient pour rassembler leur bétail, et à les envoyer se faire massacrer à l’assaut de leurs compatriotes retranchés derrière les remparts des cités.

Au final, les Mongols remportèrent la quasi-totalité des batailles majeures qu’ils livrèrent au 13e siècle, et leur impact fut terrible en termes environnementaux. Car Gengis Khan ne réalisa que sur le tard qu’un paysan est un producteur de richesse. Sa politique consistait à dévaster irrémédiablement les terres cultivées, leurs travaux d’irrigation, les villes… Pour métamorphoser les pays conquis en pâturages qui permettraient, à la prochaine incursion, de revigorer les chevaux et de pousser plus loin. La première phase des conquêtes mongoles – les héritiers du terrible conquérant se montrèrent plus civilisés – transforma irrémédiablement les étendues fertiles du nord de la Chine et d’une bonne partie de l’Asie centrale en steppes.

Le plus important… Weatherford souligne un facteur déterminant entre tous : la capacité des Mongols à intégrer systématiquement les innovations militaires des peuples conquis, amenant un brassage sans précédent de savoir-faire léthaux. L’artillerie, à l’en croire, en offre le meilleur exemple : « Quand ils eurent rassemblés des ingénieurs hautement qualifiés venus de Chine, de Perse et d’Europe, qu’ils les amenèrent à combiner les lance-flammes musulmans, la poudre chinoise et la technologie de fonte des cloches européennes, ils produisirent… le canon. »

… et postérité

Passeurs de civilisation ; c’est là le maître-mot de l’ouvrage. En termes lyriques, Weatherford rappelle que les Mongols « ne savaient pas tisser, ni forger, ni produire de poterie ou même de pain. […] Et pourtant, alors que leurs armées soumettaient une civilisation après l’autre, ils collectèrent tous ces éléments et les diffusèrent. Les seules structures permanentes que Gengis Khan érigea furent des ponts. […] Il fit construire plus de ponts que peut-être aucun autre dirigeant de l’histoire […] afin de faciliter le mouvement de ses troupes et des marchandises. […] Son empire amalgama de multiples civilisations en un nouvel ordre mondial. […] À sa mort en 1227, il avait connecté Orient et Occident avec des liens diplomatiques et commerciaux qui demeurent encore présents aujourd’hui. Il transforma les villes disjointes et endormies de la route de la Soie pour en faire la plus vaste zone de libre-échange qu’ait connue l’humanité. Il abaissa les impôts de chacun, en dispensa les médecins, les enseignants, les prêtres […]. Il établit un recensement des populations et créa le premier système de poste internationale. Son empire n’était pas de ceux qui accumulaient richesse et trésors ; il redistribua les biens pillés afin qu’ils puissent alimenter le commerce. Il créa un droit international […] et ouvrit de façon délibéré le monde à un nouvel espace où circulaient marchandises, idées et savoirs. Les Mongols amenèrent des mineurs allemands en Chine et des médecins chinois en Perse […] Ils répandirent l’usage des tapis partout où ils s’établirent, transplantèrent citronniers et carottes de Perse en Chine, diffusèrent les nouilles, les cartes à jouer et le thé de l’Est vers l’Ouest. Ils financèrent la construction d’églises chrétiennes en Chine, de temples bouddhiques en Perse et d’écoles coraniques en Russie. Les Mongols envahirent le monde en conquérants, mais furent surtout des passeurs de civilisation inégalés. »

La « création » de la Renaissance

On en retiendra, d’un autre passage, le portait de Gengis Khan comme porteur de valeurs très modernes, bâtissant un empire sécularisé avant la lettre, défendant la liberté religieuse, imposant un nouveau calendrier, faisant élaborer un alphabet inspiré du syriaque en usage chez les Ouighours, mais s’écrivant verticalement à la chinoise, afin de codifier, inlassablement, l’appareil d’État requis pour administrer les immenses étendues conquises. À lire Weatherford, on aurait pu titrer cette recension « Gengis Khan, le premier citoyen du monde ». Même l’énigme du « miracle européen » trouve ici sa solution : « Les nouvelles technologies, connaissances et richesses commerciales créèrent la Renaissance, qui permit à l’Europe de redécouvrir quelques pans de sa culture antérieure, mais plus important, d’absorber les technologies de l’imprimerie, des armes à feu, de la boussole, et de l’abaque. Comme l’observait le savant Roger Bacon au 13e siècle, les Mongols ne l’emportèrent pas simplement parce qu’ils se battaient mieux que les autres ; ils durent leur réussite à “leur maîtrise de la science”. […] Il semble que tous les aspects de la vie européenne – technologie, guerre, vêtements, commerce, nourriture, art, littérature, et musique – changèrent durant la Renaissance sous l’influence mongole.. »

On ne fera finalement qu’un seul reproche à Weatherford : obnubilé par son sujet, il force parfois le trait et tend à présenter les Mongols comme ayant exercé une influence quelque peu démesurée. À l’en croire, il aurait fallu attendre les Mongols pour comprendre l’usage possible du papier-monnaie, alors qu’il était d’usage en Chine depuis près de deux siècles. De nombreuses autres remarques, sur nombre de détails, pourraient être faites. L’ouvrage aurait gagné à être plus nuancé… Reste qu’une fois ce livre refermé, on regarde son environnement d’un œil interrogatif, tant Weatherford origine d’objets de notre quotidien, du pantalon à la guitare, dans le brassage cosmopolite auquel se sont livrés les Mongols. Il se fait ainsi le héraut d’une nouvelle étymologie pour le cri de hourra, du mongol huree, huree, huree qui concluait, tel l’amen judéo-chrétien-musulman, les prières.

[1] Pour une traduction en français, voir EVEN Marie-Dominique et POP Rodica [1994], Histoire secrète des Mongols. Chronique mongole du 13e siècle, Paris, Gallimard.

Histoires parallèles : la guerre de Chine n’a pas eu lieu

À propos de

GRUZINSKI Serge [2012], L’Aigle et le Dragon. Démesure européenne et mondialisation au 16e siècle, Paris, Fayard.

Le dernier ouvrage de Serge Gruzinski a des allures de jacquette de DVD de kung-fu, de par son titre et l’illustration de couverture nous montrant un guerrier chinois assis au milieu de nulle part. Pourtant, L’Aigle et le Dragon, bien qu’arborant une image tirée d’un film de Wong Kar-Wai, navigue bien loin de l’histoire-bataille. L’auteur nous y invite à « une lecture globale des visites ibériques » dans le monde du 16e siècle. Après avoir dans ses précédents ouvrages décortiqué avec talent la fabrique de l’univers latino-américain au lendemain de la conquête européenne du Nouveau Monde, l’historien explore la mondialisation hispano-lusitanienne (dont il précise qu’elle n’était « ni la première ni la dernière ») dans un ouvrage synchronique.

L’enjeu est clair : ne pas se laisser enfermer dans le carcan rétrospectif du grand récit de l’expansion européenne ou, pour citer Gruzinski, « rebrancher les câbles que les historiographies nationales ont arrachés ». La connexion ? Dans un laps de temps réduit, une poignée d’années, prirent place deux entreprises coloniales complètement démesurées : la première fut la conquête du Mexique par les Espagnols ; la seconde ? Vous ne voyez pas ? La conquête de la Chine par les Portugais !

Un drame planétaire à l’issue incertaine

On connaît la suite, ou du moins le croit-on… Le taureau espagnol terrassa l’aigle mexica (aztèque). On ignorait pourtant que le dragon chinois sut tenir à distance le coq lusitanien. Non-événement, car l’entreprise resta sans suite. Nulle saga nationale n’inscrivit la résistance chinoise dans les annales, alors que l’épopée insensée de ce mégalomane d’Hernán Cortés s’imprima dans les mémoires comme l’acte de naissance sanglant et rétrospectivement inéluctable de la nation mexicaine.

En nous plaçant au plus près de l’esprit des contemporains (dont il estime malicieusement que « leur regard est souvent plus pénétrant que celui des historiens qui se sont succédé  » depuis), Gruzinski montre à l’envi à quel point l’histoire, perçue par un contemporain à l’aube des événements, n’est alors pas écrite.

Levons le rideau sur la grande scène du drame planétaire en gestation ; l’Espagne, qui croit encore que les terres à l’ouest de Cuba sont ces Indes aux épices tant convoitées, et le Portugal, qui progresse le long des côtes de l’Asie du Sud-Est, sont à la veille d’affronter deux puissances colossales dont elles ignorent tout : la confédération mexica (aztèque) et l’empire du Milieu.

À partir de ce point de ce départ, se lançant dans la relation simultanée des événements qui prennent place en Asie, en Amérique centrale et en Europe, l’auteur rend à l’histoire l’incertitude absolue qui était alors la sienne.

Acte I, 1511 : Entrées en scène

Lumière sur Zhengde, à droite de la scène. L’empereur du Zhongguo, le « pays du Milieu », règne sur 100 ou 130 millions de sujets, à la tête d’un très vieil État doté d’une solide bureaucratie (corrompue, évidemment), et qui n’en est pas à ses premiers envahisseurs. Aux yeux de ses imminents visiteurs venus d’Europe, l’Empire céleste jouit d’un commerce prospère, d’une agriculture productive. Une contrée dynamique, où l’on maîtrise de longue date l’usage de l’imprimerie, de la diplomatie, et de l’artillerie, sur bien des points plus « avancée » que l’Europe. Zhengde trouve pesante la tutelle de sa haute administration, et entend renouer avec la tradition cosmopolite de la dynastie antérieure des Yuan. Il aime à s’entourer « de moines tibétains, de clercs musulmans, d’artistes venus d’Asie centrale… »

Lumière sur Moctezuma, à gauche de la scène. Tlatoani (chef militaire sacré) de la Triple Alliance, une confédération récente de trois cités-États lacustres dans une Méso-Amérique peuplée de peut-être 20 millions de personnes, sans connaissances métallurgiques ni mécaniques, dont l’économie repose sur la prédation exercée sur les peuples voisins. Comme son collègue chinois, il entretient une ménagerie d’animaux exotiques. Mais contrairement à lui, il n’imagine pas que des aliens pourraient un jour surgir, car son temps est cyclique : nulle place pour l’imprévu ; son monde est fini : rien au-delà des mers ; ses guerres sont « fleuries » : on s’efforce ordinairement d’affaiblir l’adversaire pour le capturer et le sacrifier, le tuer serait une maladresse…

Nous sommes en 1511. Les Espagnols ont pris Cuba, une île couverte de forêts et faiblement peuplée. 1200 Portugais, sous le commandement de Fernando de Albuquerque, se sont emparés de Malacca, plaque tournante du commerce asiatique – autant dire mondial. Irruption sur la scène de ces poignées de gueux en armes, harassés par de longues traversées, rêvant de croisade, d’or et de titres. Chœurs de présages inquiétants dans les cieux du Mexique – mais aussi en Chine, où des attaques de dragons sont signalées. Jusqu’aux campagnes d’Europe occidentale, où les sorcières sillonnent le ciel. Le fond de l’air est à la mystique, aux prodiges, et ce partout dans le monde…

Acte II, 1513-1519 : Rencontres

Après deux expéditions « ratées » à partir de 1517 – les Espagnols prennent d’abord une raclée face aux Mayas à peine mis le pied à terre, puis restent très prudents à la seconde visite –, Cortés débarque, fonde une bourgade, la Villa Rica de la Veracruz ( à l’attention de futurs investisseurs, un beau slogan publicitaire que cette Riche-Ville de la Vraie Croix). Il y érige une forteresse, une église, un pilori sur la place et un gibet hors les murs… Bref, « de quoi se sentir chez soi ». Il s’assure surtout le concours de ces indispensables media que sont les interprètes, et parvient à se faire des alliés indigènes en humiliant les collecteurs d’impôts de Moctezuma, les Totonaques étant de ceux qui rêvent de secouer le joug mexica. Avec eux, puissamment aidé par l’effet produit par ses chevaux et sa petite artillerie, le conquistador remporte une victoire décisive sur les Tlaxcaltèques, qu’il rallie à sa cause.

Côté renseignement, ce diplomate hors pair est pourtant surclassé par Moctezuma, qui suit ses mouvements au jour le jour – mais reste indécis sur la conduite à tenir. Une offensive de sortilèges reste sans effet sur ces étranges créatures que sont les teules – un terme qui renvoie à esprits, créatures d’outre-monde, par extension divinités potentielles. À la fin de l’année, Cortés oblige Moctezuma à le laisser pénétrer dans Tenochtitlan – future Mexico. Ambassade. Le leader mexica offre un peu d’or, histoire d’apaiser l’étrange « maladie » dont souffrent ses visiteurs ; un mal dévorant qui, il l’a compris, ne pourrait entrer en rémission qu’avec l’administration massive de cette matière jaune.

Ambassade aussi, quelques mois plus tard, pour Tomé Pires, conquérant potentiel et alter ego de Cortés. Différence : Pires est mandaté par sa couronne ; Cortés, mû par l’appat du gain, agit de sa propre initiative tout en s’efforçant de légitimer sa cause auprès du jeune roi Charles, futur Charles-Quint. Dès 1511, les Portugais sont entrés en contact avec la diaspora chinoise de Malacca. Autre différence donc : avant même d’atteindre son objectif, Pires a pu prendre avec une relative clairvoyance la mesure de l’adversaire, quand Cortés a tâtonné et improvisé. En 1517, les Lusitaniens envoient une ambassade qui se morfond à Canton jusqu’au début de 1520, date à laquelle elle reçoit l’autorisation de s’enfoncer dans l’intérieur des terres, vers Pékin. Dans l’intervalle, ils ont établi une tête de pont à Tunmen, duplicata de la Villa Rica mexicaine, à proximité de Canton. Et ils se sont comporté, comme Cortés, avec arrrogance vis-à-vis des autorités locales, estimant que les richesses qui transitent autour d’eux leur sont dues et qu’au besoin, ils peuvent les capter par la force.

Acte III, 1520-1521 : Confrontations

Le mécontentement des Mexicas enfle, jusqu’au soulèvement de Tenochtitlan, qui entraîne la mort de Moctezuma. C’est la Noche Triste, la débâcle espagnole qui fait perdre aux conquistadores le contrôle de la capitale mexica suite à une distraction de Cortés, parti combattre sur un second front. Car Diego Velázquez, gouverneur de Cuba, frustré de voir un aventurier non missionné s’emparer de ces nouvelles terres, envoie une importante expédition capturer le rebelle. Blietzkrieg : Cortés vise la tête de l’expédition adverse, en prend le contrôle, et il utilisera dérechef ces renforts malgré eux pour faire face aux Mexicas, à la vindicte desquels il n’a échappé que par miracle. Contre-offensive : appuyé par ses auxiliaires indigènes, il s’empare de Tenochtitlan à l’été 1520.

Le triomphe est incontesté : pour les décennies à venir, le Nouveau Monde sera « pour longtemps la proie des pays européens » qui n’auront de cesse de le conquérir, le coloniser, l’occidentaliser… Une victoire décisive, très largement imputable à un allié inattendu : la variole, qui a fauché les Amérindiens et déstructuré leurs forces. Durant des millénaires, leur population était restée à l’abri du grand brassage microbien qui faisait rage dans l’Ancien Monde. Aucun événement de ce type ne pouvait affecter la Chine, soumise depuis longtemps aux mêmes germes que les Européens.

Retrouvons Pires, arrivé à Pékin durant l’été 1520. Lui aussi est en difficulté. Son ambassade tourne court avec le décès de Zhongde, qui a accueilli les nouveaux venus avec sa bonhomie habituelle – Pires a joué aux dames avec lui, et de même Cortés s’est-il livré à des parties de totoloque (une sorte de jeu de billes) avec Moctezuma. « En cette année 1520, à Nankin ou à Mexico, d’obscurs Européens qui n’ont jamais approché leurs propres suzerains se retrouvent à côtoyer des “maîtres du monde”, en principe inaccessibles au commun des mortels. »

Les Chinois connaissent l’efficacité des canons européens, ils ont vite appris – peut-être avant même que les Portugais n’arrivent sur leurs côtes – à en fabriquer d’aussi performants. Alors que les Mexicas, faisant main basse sur les bombardes adverses, n’envisagent pas même de les retourner contre l’envahisseur ; ils se dépêchent de renvoyer ces objets maléfiques dans l’autre monde, en l’espèce au fond des eaux du lac qui cerne leur capitale. Quant aux Chinois, informés de la violence avec laquelle les Portugais ont fait main basse sur les réseaux commerciaux maritimes d’Asie du Sud-Est, exaspérés par leur comportement « barbare », ils jettent les émissaires lisboètes en prison. On exécute à tour de bras les Portugais, leurs interprètes, leurs serviteurs. Pires est escamoté dans les oubliettes de l’histoire, on ne connaît pas même la date ou le lieu de sa mort. En septembre 1521, au terme de plusieurs mois d’escarmouches et de blocus naval, la flotte portugaise évacue Tunmen, n’échappant au massacre que par la providence d’un orage ; Noche Triste version sino-lusitanienne…

Acte IV, 1522-1570 : Prolongations

Le rêve portugais tourne court. Il repose pourtant sur une idée, initialement conçue par Pires, qui n’est pas plus folle que celle de mettre à genoux le Mexique : quelques centaines de soldats déterminés peuvent aisément s’emparer d’un port comme Canton, s’adjoindre le concours des populations locales écrasées d’impôts par un pouvoir despotique lointain et régner en maîtres sur le sud de la Chine et surtout sur un empire maritime inexorablement mondial. Le scénario, ponctué d’envolées lyriques clamant que les Chinois ne savent pas se battre – mais qu’il faut agir vite, avant que la Chine ne s’éveille (déjà !) – et que le paysan de l’Empire céleste obéira aveuglément à un maître fort, duplique trait pour trait le projet cortésien. Il sera mis en œuvre par les Britanniques en 1840, lors de la Première guerre de l’Opium. Le scénario de la colonisation vient de connaître sa première rédaction, et il va fixer durablement le cadre du monde. L’Europe, « prédateur planétaire », a définitivement effectué le « saut dans le monstrueux » (Peter Sloterdijk) qu’est la modernité : « Une frénésie conquérante qui s’assigne la tâche d’attaquer les plus grandes puissances de la Terre et de les mettre au pas » au nom de Dieu et/ou du libre-échange.

Reste que les Espagnols ne renoncent pas au plan d’annexer les côtes australes de l’empire du Milieu. Celui-ci refait surface sous la plume de va-t-en-guerre ibériques, obsessionnellement, tout au long du 16e siècle. Ce n’est que passé 1570 que la realpolitik l’emporte : la Chine est trop loin, trop bien défendue… Et Gruzinski de résumer, au terme de ce livre magistral : « Dans le même siècle, les Ibériques ratent la Chine et réussissent l’Amérique ». Les « destins parallèles » de l’aigle et du dragon ont irrémédiablement divergé.

2011 : l’histoire globale en revues

Le blog Histoire globale a maintenant deux années d’existence, et plus de 100 articles au compteur. Reprenant un usage initié l’an dernier, nous passons aujourd’hui en revue les publications journalistiques de l’année écoulée ayant trait à notre objet d’étude, sans prétention à l’exhaustivité, cela va de soi… On y parle de la Chine et de l’Afrique, des mondes perdus de Mésoamérique et de l’Ailleurs, de mondialisation et de cartographie, et on épice (un peu) d’épistémologie…

Ailleurs

Écrire l’histoire, n° 7 et n° 8, printemps et automne 2011, 140 p. et 15 € / n°.

Si nous devions décerner un prix de la meilleure revue de l’année en histoire globale, nul doute que cet excellent cru d’Écrire l’histoire, dossier « Ailleurs », l’emporterait haut la main. La revue réussit à dresser un panorama original des chantiers et débats en cours en France autour de cette notion d’Ailleurs, de l’état des études postcoloniales (exposé par Pierre Singaravélou) à la réception africaine du triste discours de Dakar prononcé en 2007 par Nicolas Sarkozy – souvenez-vous, « Le drame de l’Afrique, c’est que l’Homme africain n’est pas assez entré dans l’Histoire… » –, en passant par la dialectique entre anthropologie et histoire. Mais elle expose aussi des pans amusants de ce qui fait l’essentiel de histoire globale universitaire hexagonale aujourd’hui, la microstoria réinvestie d’une perspective mondiale : on apprendra tout des préjugés de Jacques Attali sur le Japon, ou de l’exaltation romantique collective qui saisit l’Occident lors de la guerre de libération grecque contre l’Empire ottoman dans la première moitié du 19e siècle… Indispensable.

L’Atlas des minorités

Le Monde/La Vie, Hors-série, n° 6, automne 2011, 186 p., 12 €.

Regroupant les interventions de nombreux spécialistes, enrichi de près de 200 cartes, ce numéro offre une synthèse du phénomène minoritaire en 5 chapitres : « Qu’est-ce qu’une minorité ? » énumère les réponses, en brefs articles, de spécalistes (l’historien Pap Ndiaye, l’anthropologue Françoise Hériter, le sociologue Éric Fassin…) ; ce premier chapitre est suivi d’« Une longue histoire » malheureusement un peu courte (on n’y évoque que l’Europe – 4 articles –, le Dar-al-Islam – 3 articles –, l’Inde et la Chine étant réduites à la portion congrue d’1 article par pièce, le reste du monde ignoré) ; « Les mosaïques contemporaines », au contenu géopolitique plus étoffé, rattrape le vide laissé par le précédent chapitre ; de même que « Minorités issues des migrations », au contenu tout aussi géopolitique ; et « Tous minoritaires ? », des miscellanées qui ont le mérite de rappeler le scandale soulevé par l’exclusion de certaines minorités – ne mentionnons à cet égard qu’un article : « Les femmes dirigeantes restent rares », un constat qui vaut autant pour la France que pour le monde.

À signaler :

Dans la même collection, la réédition révisée d’un précieux Atlas des religions au printemps 2011.

Le Siècle chinois

Le Monde, hors-série, n° 26, octobre-novembre 2011, 98 p., 7,50 €.

La Chine, puissance émergente et/ou reémergente, a fait couler des torrents d’encre cette année. Parmi pléthore de publications, un bon hors-série du Monde scandé en trois parties : hier, aujourd’hui, demain. Au milieu de ce numéro, le chapô d’un article d’Étienne de la Vaissière, « Le temps où l’Empire du Milieu rayonnait », résume : « Soie, papier, porcelaine…, la Chine a dominé le commerce mondial pendant plusieurs millénaires. Après une éclipse de plus d’un siècle, elle retrouve aujourd’hui sa puissance perdue. » Pour l’évocation nostalgique d’anciens articles, lire Robert Guillain, « Les Martiens prennent Shanghaï », dans lequel le reporter s’amuse en 1949 de voir les trouffions maoïstes acquitter leur ticket de tramway dans la ville tout juste conquise… Un autre monde, décidément.

À signaler :

Pour nos lecteurs enseignants, le n° 1021 de TDC (Textes et Documents pour la classe), octobre 2011, titré La Chine : 2000 ans d’histoire, avec un bel article introductif de Marie-Claire Bergère.

L’Occident est-il fini ?

Courrier international, hors-série, n° 36, février-mars-avril 2011, 97 p., 8,50 €.

Le déclin de l’Occident, la chute de l’Empire américain, le passage d’un monde unipolaire à un monde multipolaire, les pays émergents… Vus d’ailleurs. Une belle revue de presse internationale pour dessiller notre regard. En prime, une série d’articles synthétisant les critiques portées à l’Occident depuis la Chine ou l’Amérique latine. Aussi urticant qu’instructif.

À signaler :

Historiens et Géographes consacre 80 p. de son n° 416 (oct.-nov. 2011, 19 €) à un dossier coordonné par Laurent Carroué, intitulé Crise et basculements du Monde.

Représenter le monde

Documentation photographique, n° 8084, 4e trim. 2011, 64 p., 11 €.

Ce numéro doit énormément au talent de notre ami Christian Grataloup, qui y campe une magistrale histoire des représentations du monde, de la Babylonie antique à nos jours. Pour un supplément, il est en sus possible de s’offrir les transparents des belles images et cartes qui ornent ce numéro (ah, voir enfin les œuvres de Fra Mauro ou de Matteo Ricci dans un format qui ne soit plus celui du poche !). En conclusion, Christian Grataloup questionne « Le bon “milieu” de la carte » : « Une figure plane a, qu’on le veuille ou non, un centre et des bords. Cette disposition induit une représentation mentale avec de la centralité et de la marginalité implicites. Tout le problème est de tenter de faire correspondre le milieu du planisphère avec la centralité de l’espace mondial. » Le discours est illustré avec la carte attribuée à l’Australien Stuart McArthur qui, las de voir son pays relégué aux marges, aurait commis en 1979 une carte « on top down under » positionnant l’Australie au centre et en haut. Au-delà de tels accès de fierté patriotique, il « reste à penser la dynamique en multipliant les figures possibles avec l’aide des évolutions techniques ».

À signaler :

Métropoles et mondialisation, d’Anne Bretagnolle, Renaud Le Goix et Céline Vacchiani-Marcuzzo, Documentation photographique, n° 8082, 2e trim. 2011, 64 p., 11 €.

Un bilan du 20e siècle

Questions Internationales, n° 52, nov.-déc. 2011, 128 p., 9,80 €.

Mention spéciale au contributeur n° 1 du présent blog, Philippe Norel, pour son article intitulé « Le siècle de l’abondance », qui reprend différemment son billet « Le vingtième siècle au miroir de l’histoire globale ». À noter une très bonne synthèse de Pierre Grosser, au titre éloquent : « Un siècle de guerres, de massacres et de génocides ». Le tout complété d’un sommaire assez classique, avec un texte sur la troisième révolution industrielle, un autre sur l’Europe, un troisième sur l’hégémonie américaine, une synthèse sur « le siècle des médias »…

À signaler :

Diplomatie publie son Atlas Géostratégique, Les grands dossiers, n° 6, 2011, 100 p., 10,95 €.

Alternatives internationales pour L’état de la mondialisation 2012, hors-série n° 10, janvier 2012, 146 p., 9,50 €.

Les grands empires économiques

Capital/Histoire, hors-série, n° 1, mai-juin 2011, 106 p., 5,90 €.

Sous-titré « de l’Égypte antique à la Chine de 2011 », ce numéro réalisé par Patrice Piquard s’ouvre sur un entretien avec… Philippe Norel : « La domination de l’Occident a été surestimée ». Le sommaire s’étage en cinq parties : « La maîtrise du commerce » (Mésopotamie, cités-États européennes à la fin du Moyen Âge et Hollande du 17e siècle) ; « Le génie de l’innovation (Grèce ancienne mais aussi Chine des Tang et Song, Empire arabe, enfin Grande-Bretagne du 18e); « La passion de construire » (Égypte, empires précolombiens, Empire khmer, Empire moghol et… Louis XIV) ; « Les stratégies de conquête » (Rome, Empire mongol, Empire ottoman, Portugal et Espagne, et Japon du 20e); « La création d’un ordre mondial » (États-Unis, URSS, Chine). Un bel ouvrage richement illustré.

Incas, Mayas, Aztèques… Comment ont-ils conquis l’Amérique ?

Dossier Pour la science, n° 72, juillet-sept. 2011, 120 p., 6,95 ê.

Missiles Tomahawk, hélicoptères Apache, opération Geronimo pour éliminer Ben Laden… Non, les Amérindiens n’ont pas disparus de l’histoire, estime Loïc Mangin dans son éditorial. Outre les récupérations sémantiques qu’ils inspirent à l’armée états-unienne, ils ont fourni, avec les civilisations précolombiennes, « les fondations encore visibles de l’Amérique d’aujourd’hui ». Si le propos est ambitieux, ce numéro ne l’est pas moins, au point de faire figure de référence : les principales civilisations, les processus de peuplement, la navigation, le sacrifice, le jade, l’écriture, tout y est. Jusqu’à un entretien avec l’archéologue François Gendron, dont les propos sont titrés par le journal comme soulignant malicieusement la présence de « démocraties » précolombiennes ! Ceci dans la discutable mesure où les confédérations de cités-États mésoaméricaines, très improprement perçues comme des empires par les Espagnols, ont pu connaître des progressions sociales par le mérite guerrier – il est arrivé une fois, chez les Aztèques, qu’un fils d’esclave accède au titre suprême de tlatoani.

À signaler : L’or perdu des Amériques, un dossier de 14 p. paru dans le n° 779 de Sciences et Avenir, daté de janvier 2012, 4 €.

Les siècles d’or de l’Afrique

L’Histoire, n° 367, sept. 2011, dossier de 25 p., 6,20 €.

Surtitrant ce dossier d’un discutable « Moyen Âge » – peut-on vraiment parler d’une Afrique « médiévale ? », L’Histoire consacre un très beau et complet dossier à l’Afrique des 9e-15e siècles. L’islam met alors en contact le Continent noir avec le reste du monde, et lui fait prendre un tournant décisif : de puissants royaumes se constituent, et mettent en place des réseaux commerciaux qui les insèrent dans le système-monde eurasiatique. Mali, Éthiopie, Grand Zimbabwe sont les phares de cette nouvelle Afrique encore trop mal connue. Une belle synthèse.

À signaler :

La grande histoire des peuples arabes, un dossier de 95 p. publié dans L’Express, n° double 3155, 21 décembre 2011, 4,50 €.

Les terroristes. De Ravachol à Ben Laden, ont-ils changé le monde ?, hors-série Marianne/L’Histoire, août-sept. 2011, 98 p., 6,20 ê.

Aux origines du sacré et des dieux, Les Cahiers de Science & Vie, n° 124, août-sept. 2011, 114 p., 5,95 €.

Naissance de la médecine, Les Cahiers de Science & Vie, n° 121, février-mars 2011, 114 p., 5,95 €.

Les nouvelles histoires de l’homme, Sciences et Avenir, n° 772, juin 2011, un dossier de 12 p., 4 €.

L’histoire des autres mondes

Sciences Humaines, Les grands dossiers, n° 24, sept.-oct.-nov. 2011, 78 p., 7,50 €.

En toute immodestie, un numéro dirigé par votre serviteur pour explorer quelques pans des acquis récents de l’histoire mondiale. Y ont notamment contribués Jerry H. Bentley, Jack Goody, Timothy Brook, Sanjay Subrahmanyam, Kishore Mahbubani, Laurent Dubois, François Gipouloux, Brigitte Faugère, Éric Paul Meyer, Catherine Coquery-Vidrovitch, Pascal Depaepe, Hélène Guiot…

À signaler :

un dossier de 20 p. consacré à L’histoire du climat dans le n° 25 des grands dossiers de Sciences Humaines, titré « Affaires criminelles », déc. 2011/janv.- fév. 2012.

« L’histoire mondiale/globale, une jeunesse exubérante mais difficile »

Vingtième siècle, n° 110, avril-juin 2011.

Attention, ce n’est pas là le titre d’un dossier, mais d’un article signé par Pierre Grosser qui ouvre ce numéro de la « Revue d’histoire ». Adoptant un point de vue différent de celui que Chloé Maurel avait exposé pour « La World/Global History : questions et débats » publié dans le n° 104, oct-déc. 2009, de cette même revue, il défend avec conviction que « cette histoire n’est pas une exclusivité américaine, elle est loin de triompher, et elle suscite bien des interrogations ».

« Faire de l’histoire dans un monde globalisé »

Annales, vol. 66, n° 4, 4e trim. 2011.

Annales consacre son dernier cru aux « Statuts sociaux au Japon (17e-19e siècle) », et offre in fine un espace de 11 p. à Serge Gruzinski. À une réflexion historiographique sur les finalités de l’histoire globale, l’historien préfère une analyse de deux ouvrages de praticiens : Patrick Boucheron pour avoir dirigé Histoire du monde au 15e siècle, Fayard, 2010, et Timothy Brook pour Le Chapeau de Vermeer, 2008, trad. fr. Odile Demange, Payot, 2010. Le tout lui permet de conclure sur l’annonce de la parution de son prochain livre chez Fayard, qui aurait dû s’intituler La Guerre de Chine n’aura pas lieu. Pour une histoire globale de la Renaissance, et aura pour titre définitif L’Aigle et le Dragon. Démesure européenne et mondialisation au 16e siècle.

Nous reparlerons des destins respectifs de l’aigle (aztèque) et du dragon (chinois) à l’occasion d’une prochaine chronique, mais retenons la conclusion de Gruzinski en guise de vœux de bonne année : « L’histoire globale n’est pas une mode, ce n’est pas une discipline de plus, c’est l’irrésistible élargissement de nos horizons de chercheur et de citoyen dans un dialogue avec d’autres disciplines (P. Sloterdijk, S. Huntington) et d’autres formes d’expression : on a beaucoup à apprendre des cinéastes d’Amérique et d’Asie – Alejandro González Iñárritu, Tsaï Ming Liang – qui conçoivent des œuvres qui traversent les mondes et les cultures et l’on ne saurait négliger les moyens, autres que le livre, de divulguer cette relecture du passé. Enfin, l’histoire globale est aussi dans le Vieux Monde le révélateur des pesanteurs qui handicapent nombre d’institutions et d’éditeurs. »

À venir :

Les choses bougent doucement. Une revue francophone spécifiquement dédiée à l’histoire globale/mondiale/connectée/transnationale devrait voir le jour cette année : Monde(s). Histoire, Espaces, Relations sera publiée sur papier et en ligne (2 numéros par an) par les éditions Armand Colin. Le n° 1, programmé pour la fin mai 2012, dirigé par Sabine Dullin et Pierre Singaravélou, aura pour dossier « Le débat public transnational » ; le n° 2, dirigé par  Pierre Boilley et Antoine Marès, publié fin novembre 2012, sera titré « Empires et monde ».

L’agenda de l’histoire globale – 1er trim. 2012

Notre premier rendez-vous calendaire de l’année 2012 s’annonce riche en rencontres. Si vous organisez ou avez connaissance d’un événement susceptible d’être relayé par ce blog, envoyez un courriel à sh.testot [at] wanadoo.fr en mettant en sujet : Agenda histoire globale.

Le prochain agenda sera publié début avril.

Colloques

Monnaies et économies au 19e siècle

(de l’Europe à l’Asie)

Colloque de l’ENS-Paris/LabEx Transfers

Paris (75005). Amphithéâtre Rataud, École Normale Supérieure, 45 rue d’Ulm.

Les 13 et 14 janvier 2012.

Contact : Georges Depeyrot, georges.depeyrot [at] orange.fr

• Vendredi 13 janvier, de 9 h à 12 h : en présence de Michel Espagne, LabEx, Georges Depeyrot, CNRS, ENS, Juan E. Castañeda, interventions de Kuroda Akinobu, Tôkyô University, « The age of foreign silver dollar », Alla Sheptun, Financial University, Moscow, « Money and economic development in 19th century Russia », Rita Martins de Sousa, Technical University of Lisbon, « From bimetallism to the gold standard: Portugal, 1854 », Kato Keiichiro, Ryutsu Kagaku University, Kobe, « Japan’s change to the gold standard seen through contemporary newspapers in Kobe », Josette Rivallain, Musée de l’Homme, Paris, « Monnaies d’argent en Afrique : le thaler de Marie-Thérèse ».

• Vendredi 13 janvier, de 14 h à 18 h : en présence de Kuroda Akinobu, interventions de Marina Kovalchuk, Far Eastern Federal University, Vladivostok, « G. Arbuthnot’s “Reports on Japanese currency” (1862-1863) », Michael Schiltz, University of Tôkyô, « Money on the road to empire: Matsukata Masayoshi and the choice for gold monometallism, 1897 », Nakajima Keiichi, Keio University, « L’introduction de la monnaie de type occidental au Japon », Patrice Baubeau, Université de Paris-Ouest, « The Banque de France and its moneys: Commercial trade Bills, notes, gold and silver », Vladimir Bakhtin (Financial University, Moscow), « Russian financial system and wars in the 19th century », Aleksandra Majstorac Kobiljski, EHESS, « Questioning the transfer: Innovation in coal technology at the turn of the 20th century ».

• Samedi 14 janvier, de 9 h 15 à 12 h : en présence de Jürgen Nautz, interventions de Juan E. Castañeda, UNED, Madrid, « Spain’s deflations and monetary stability in the late 19th century », Guillaume Sarrat de Tramezaigues, SciencePo, Paris, « Early banking crises and financial regulation in 19th century Europe », Matthias Morys, York University, « The emergence of the classical gold standard in the 1870’s », Emmanuel Prunaux, EHESS, « Achats de piastres et de métaux précieux par la Banque de France au début du 19e siècle », Katerina Bregianni, Academy of Athens, « Monetary crises in Greece during the 19th century: Greek membership in the Latin Monetary Union and numismatics issues ».

• Samedi 14 janvier, de 14 à 18 h : en présence de Patrice Baubeau, interventions de Jürgen Nautz, University of Vienna, « Austro-Hungarian battles for the standard: The academic and political debates about the currency reform in the 2nd half of the 19th century », Michael Märcher, National Museum, Copenhagen, « Danish monetary history 1850s-70s », Stefano Ugolini, Scuola Normale Superiore, Pisa, « The international monetary system, 1844-1870: Arbitrage, efficiency, liquidity », Bruno Collin, « L’Union Latine, une réponse coordonnée à la crise de l’argent », Ekaterina Svirina, Financial University, Moscow, « Russian monetary reforms in the 19th Century ».

Autour des « zoos humains »

Colloque du musée du quai Branly


Paris (75007). Théâtre Claude Lévi-Strauss, musée du quai Branly, 218 rue de l’Université ou 37 quai Branly.

Les 24 et 25 janvier 2012.

Contact : Anna Gianotti Laban, anl [at] quaibranly.fr

À l’occasion de l’exposition « Exhibitions. L’invention du sauvage » au musée du quai Branly (du 29 novembre 2011 au 3 juin 2012), une trentaine de spécialistes internationaux seront présents pour porter un regard croisé sur le phénomène des exhibitions de monstres et d’exotiques en Europe, aux États-Unis et au Japon.

• Mardi 24 janvier 2012, de 9 h 30 à 13 h : accueil par Stéphane Martin, président du musée du quai Branly, présentation générale du colloque par Lilian Thuram, puis table-ronde 1 : « La construction de la race et d’un regard dans les exhibitions ethnographiques, l’invention de l’autre », présidée par Gilles Boëtsch et Anne-Christine Taylor. Avec Claude Blanckaert, William Schneider, Sandrine Lemaire, Christian Joschke, Bernard Andrieu, André Langaney et Sylvie Chalaye.

• Mardi 24 janvier 2012, de 14 h 30 à 17 h 30 : Table-ronde 2 : « Images et imaginaires sur les “sauvages” dans les exhibitions, une histoire du regard », présidée par Nanette Snoep et Dominic Thomas. Avec Patricia Morton, Patricia Falguières, Éric Deroo, Zeynep Celik, Marylène Patou-Mathis, Sadiah Qureshi, James Smalls

• Mercredi 25 janvier 2012, de 9 h 30 à 13 h : présentation de la journée par Nanette Snoep, puis table-ronde 3 : « Exhibition, colonisation et construction nationale, l’impact des exhibitions », présidée par Pascal Blanchard et Nicolas Bancel, avec Achille Mbembe, Catherine Coquery-Vidrovitch, Patrick Minder, Volker Barth, Nicola Labanca, Charles Fordsick et Robert Rydell.

• Mercredi 25 janvier 2012, de 14 h 30 à 18 h 15 : table-ronde 4 : « Le sauvage, une construction ordinaire, enjeux contemporains », présidée par Lilian Thuram et Élisabeth Caillet, avec Michel Wieviorka, Doudou Diène, Elsa Dorlin, Françoise Vergès, Ninian Van Blyenburgh, Carole Reynaud-Paligot et Olivier Razac. Puis conclusion du colloque par Pascal Blanchard.

Les ondes de choc des révolutions arabes

Colloque de l’Inalco


Paris (75013). Auditorium de l’Inalco, 65 rue des Grands-Moulins.

Les 3 et 4 février 2012.

Contact : M’hamed Oualdi, mhamed.oualdi [at] inalco.fr

Ce colloque entend fournir un cadre global de compréhension des révolutions et révoltes en cours dans le monde arabe. Il s’agira de remonter aux sources des révolutions, en insistant sur les grandes mutations qu’ont connues les sociétés de ces pays lors des dernières décennies. Dans une perspective comparative, il faudra souligner la très grande diversité des situations nationales, notamment en termes de configurations du pouvoir politique, et de structuration des mobilisations et tenter de comprendre pourquoi dans certains cas, la révolte ne prend pas. Enfin, nous explorerons les perceptions régionales et internationales du printemps arabe.

• Vendredi 3 février, de 9 h 30 à 13 h : 1re partie, « Les trajectoires des révolutions (I) », session 1, « Des révolutions avortées ou évitées ? » présidée par M’hamed Oualdi, avec les interventions de Fouad Abdelmoumni (économiste, Rabat), Nedjib Sidi Moussa (Paris-1–Panthéon-Sorbonne), Laurence Louër (Ceri/IEP, Paris) ; puis session 2 : « Des révolutions en transition ? », présidée par Delphine Pagès-El Karoui, avec les interventions de Hichem Abdessamad (EHESS), Leïla Vignal (Rennes-2), Sarah Ben Néfissa (IRD, Paris).

• Vendredi 3 février, de 14 h 30 à 17 h 45 : 2e partie, « Les ondes de choc régionales et mondiales », session 3, « Perspectives et répercussions régionales » présidée par Anne de Tinguy, avec les interventions de Hamit Bozarslan (Cetobac, EHESS), Azadeh Kian (Paris-7), Alain Dieckhoff (CNRS, Ceri/IEP, Paris) ; puis session 4, « Les révolutions arabes vues d’ailleurs », présidée par Hamit Bozarslan, avec les interventions de Meropi Anastassiadou (Inalco), Anne de Tinguy (Inalco), Sébastien Colin (Inalco).

• Samedi 4 février, de 10 h à 12 h 30 : « Les trajectoires des révolutions (II) », session 5, « Des révolutions en suspens », présidée par Chantal Verdeil, avec les interventions de Marine Poirier (IEP, Aix-en-Provence), Thomas Pierret (Université d’Édimbourg) ; puis 3e partie, « Territoires, temps et discours des révolutions », session 6, « L’émergence de nouveaux discours », présidée par Aboubakr Chraïbi, avec les interventions de Yves Gonzalez-Quijano (Institut français du Proche-Orient, Beyrouth), Nadia Makouar (Inalco), Yasser Alwan (photographe cairote).

• Samedi 4 février, de 14 h à 16 h 30 : session 7, « Territoires, réseaux et temps des révolutions », présidée par Leïla Vignal, avec les interventions de Olivier Pliez (Université de Toulouse-Le Mirail), Françoise de Bel-Air (consultante), Delphine Pagès-El Karoui (Inalco), M’hamed Oualdi, Chantal Verdeil.

Complexités croissantes et adaptations

au cours de l’évolution des hominidés

Colloque


Paris (75013). Amphithéâtre de l’Institut de paléontologie humaine, 1 rue René-Panhard.

Les 8, 9 et 10 février 2012.

Contact : Anne-Lise Millan-Brun, biph [at] mnhn.fr

Les objectifs de ces trois journées sont de croiser les nouvelles connaissances et programmes de recherche en paléontologie humaine et en préhistoire autour du développement psychomoteur des hominidés fossiles (acquisition de la verticalité, apprentissage de la marche et des gestes manuels, développement de l’image corporelle et de la pensée symbolique, des différents langages, facteurs d’innovations comportementales, technologiques, transmissions des savoirs).

• Mercredi 8 février 2012, de 9 h 30 à 12 h 30 : interventions d’Anne Dambricourt-Malassé (dpt de Préhistoire), « Reconstituer le développement des hominidés dans leur contexte social et écologique, de l’embryogenèse à l’apprentissage psychomoteur,  apport à la compréhension des processus d’hominisation et d’humanisation » ; de Jean-François Lambert (Paris-8), « L’image mentale comme anticipation de la rencontre, de l’objet au sujet » ; de Patrick Paillet (dpt de Préhistoire), « Expression graphique et plastique au Paléolithique supérieur. Art pariétal et art mobilier : de nouveaux comportements symboliques ».

• Mercredi 8 février 2012, de 14 h à 17 h : interventions d’Odile Romain (dpt de Préhistoire), « Les symboliques du Mont Bégo » ; de Marcel Otte (Université de Liège, Belgique), « La convergence des chaînes opératoires en Asie et en Afrique » ; de Claire Gaillard (dpt de Préhistoire), « Qu’est-ce qui caractérise les plus anciennes industries lithiques ? Réflexions sur quelques exemples d’Afrique et d’Asie ».

• Jeudi 9 février 2012, de 10 h à 12 h 30 : intervention de Marylène Patou-Mathis, Stéphane Péan et Laurent Crépin (dpt de Préhistoire), « Derniers Néanderthaliens et premiers hommes modernes en Crimée (Ukraine) : palethnographie comparée ».

• Jeudi 9 février 2012, de 14 h à 18 h : interventions d’Amélie Vialet (institut de Paléontologie humaine, Paris), « Les recherches actuelles en Turquie, état des connaissances en paléontologie humaine et préhistoire » ; de Djillali Hadjouis (Laboratoire d’Archéologie départemental du Val-de-Marne et Université d’Alger), « Peuplements et environnements pléistocènes et holocènes d’Algérie, les nouveaux programmes de recherche » ; de Simone Mulazzani (UCL), Vincent Lebreton (dpt de Préhistoire), Raouf Karray (Université de Tunis), Amor Gammar (Université de Manouba), « Archéologie, géologie du Quaternaire et paléoenvironnement au Maghreb oriental : le programme de recherche multidisciplinaire d’Hergla (Tunisie centrale) » ; de Jean-Jacques Bahain, Christophe Falguères, Salah Abdessadok (dpt de Préhistoire), « Les nouvelles découvertes sur l’ancienneté de la préhistoire en Chine,  l’exemple de Yunxian, Hubei ».

• Vendredi 10 février, de 10 h à 13 h : interventions de Jean-Luc Voisin (dpt de Préhistoire), « L’épaule des hominidés, une ou des architectures ? », de Marie-Christine Hobatho (Université de technologie de Compiègne), « La biomécanique du rachis de l’homme moderne, caractérisation et modélisation, illustrations par des exemples d’applications cliniques » ; de David Pleurdeau (dpt de Préhistoire), « Des outils en quête de mains ».

• Vendredi 10 février, de 14 h à 17 h : intervention de Jean-Jacques Millet (Université Joseph-Fourier, Grenoble), « Les effets de la migration, des modifications de l’environnement (voire saisonnalité) sur les stratégies de croissance (life history) et la diversification des hominidés » ; d’Anne-Marie Moigne (dpt de Préhistoire), « Changement des modes d’alimentation : adaptation au climat ou aux outils ? Signification du choix » ; de Sandra Joffroy (Université Toulouse-3), « Les conditions psychophysiologiques pour s’engager sur des milieux instables comme la mer ».

Conférences,

débats,

tables-rondes et

journées d’étude


Décalages : les autres et nous

Cycle de conférences du Musée du Quai-Branly


Paris (75007). Musée du quai Branly, 206, rue de l’Université.

Contact : Nathalie Mercier, nathalie.mercier [at] quaibranly.fr

• Jeudi 5 janvier 2012, à partir de 18 h 30 : conférence-débat en présence de Michel Pastoureau, historien médiéviste spécialiste de la symbolique des couleurs, et d’Anne-Christine Taylor, anthropologue américaniste, « La perception des couleurs en Europe et en Amérique latine ».

• Jeudi 26 janvier 2012, à partir de 18 h 30 : conférence-débat en présence d’Augustin Berque, géographe spécialiste du Japon, et d’Olivier Mongin, écrivain, directeur de la revue Esprit, « La ville au Japon et en Europe ».

• Jeudi 29 mars 2012, à partir de 18 h 30 : conférence-débat en présence de François Jullien, philosophe et sinologue, et de Nadeije Dagen, historienne d’art spécialiste de peinture, « Le nu en Chine et en Occident ».

L’UniverCIté

Cycle de conférences

de la Cité nationale

de l’histoire de l’immigration


Paris (75012). Auditorium Philippe Dewitte, Cité nationale de l’histoire de l’immigration,  293 av. Daumesnil.

Entrée libre, dans la limite des places disponibles.

• Jeudi 5 janvier 2012, à partir de 18 h 30 : table-ronde « Femmes et genre en contexte colonial, 19e-20e siècles », avec les interventions de Christelle Taraud, New York University Paris et Columbia University Paris, d’Anne Hugon, Panthéon-Sorbonne, et d’Emmanuel Blanchard, Université de Versailles Saint-Quenti, animée par Pascale Barthélémy, ENS Lyon.

• Jeudi 16  février 2012, à partir de 18 h 30 : conférence de Dirk Hoerder, professeur d’histoire émérite, Arizona Sate University, « Cultures in contact: World migrations in the Second Millenium », animée par Nancy Green, EHESS ; la conférence se déroulera en anglais, avec traduction simultanée.

• Jeudi 22 mars 2012, à partir de 18 h 30 : table-ronde « “Bonnes à tout faire” : Allemandes du 19e siècle et Espagnoles des Trente Glorieuses en France », avec les interventions de Mareike Koenig, Institut historique allemand, et de Bruno Tur, Université Paris-Ouest–Nanterre La Défense, animée par Marianne Amar, CNHI.

Révolutions dans

le monde musulman :

l’actualité au regard du passé

Cycle de conférences IISMM /

EHESS et Collège de France


Paris (75006). Amphithéâtre de l’EHESS, 105 bd Raspail.

Contact : Marie-Hélène Bayle, marie-helene.bayle [at] ehess.fr

Ce cycle de conférences publiques veut aborder les événements en cours à travers une vision globale, ancrée dans l’histoire des pays d’Islam. En se situant dans la longue durée, au sein d’un espace élargi à l’ensemble du monde musulman, il offrira une réflexion sur les phénomènes révolutionnaires, les aspirations démocratiques et la mise en place des nouveaux régimes.

• Mardi 10 janvier 2012, de 18 h à 20 h : intervention de Hamit Bozarslan, EHESS, « Révolutions dans le monde, révolutions en terre d’Islam : une approche typologique ».

• Mardi 17 janvier 2012, de 18 h à 20 h : intervention de Cloé Drieu, CNRS, EHESS, « Des révoltes dans la guerre : l’Asie centrale en 1916 face à la conscription militaire ».

• Mardi 24 janvier 2012, de 18 h à 20 h : intervention d’Olivier Bouquet, Université de Nice Sophia-Antipolis, Collège de France, « Révoltes, mutineries et révolutions de palais dans l’Empire ottoman (17e-19e siècles) ».

• Mardi 31 janvier 2012, de 18 h à 20 h : intervention de François Georgeon, CNRS, EHESS, « Une révolution oubliée : la révolution de 1908 dans l’Empire ottoman ».

• Mardi 7 février 2012, de 18 h à 20 h : intervention d’Henry Laurens, Collège de France, « La Révolte arabe (1916-1918) ».

• Mardi 14 février 2012, de 18 h à 20 h : intervention de Gilbert Meynier, Université de Nancy-2, « Le FLN (1954-1962): une révolution ? »

• Mardi 6 mars 2012, de 18 h à 20 h : intervention de Yann Richard, Paris-3, Institut d’études iraniennes, « 1906-1979, les deux révolutions iraniennes du vingtième siècle, du nationalisme à l’islam politique ».

• Mardi 13 mars 2012, de 18 h à 20 h : intervention de Jocelyne Dakhlia, EHESS, « Tunisie : le chemin vers la Révolution ».

• Mardi 20 mars 2012, de 18 h à 20 h : intervention de Tewfik Aclimandos, Collège de France, « Révolution égyptienne ».

• Mardi 27 mars 2012, de 18 h à 20 h : intervention de Jean-François Legrain, CNRS, « La Palestine au rythme de ses intifada ».

« Thawra » /

Les soulèvements arabes

Cycle de conférences

Iremam/Cherpa


Aix-en-Provence.

Cette série de tables-rondes est destinée à exposer, débattre, expliquer les mécanismes des mouvements du monde arabe. Plutôt que de produire des analyses ad hoc, il s’agit pour nous de saisir cette fenêtre d’opportunité pour reformuler d’anciennes questions, en proposer de nouvelles, ou nous interroger sur les ressorts possibles du comparatisme. Ces séances, introduites par un court texte assorti de questions, s’adressent à un large public.

• Jeudi 12 janvier 2012, de 18 h à 20 h, Salle Georges-Duby, MMSH, 5, rue du Château-de-l’Horloge : Séance « Égypte, Tunisie, un an après : de la rue aux urnes », introduite par Myriam Catusse, Iremam, et discutée par Stéphanie Dechezelles, Cherpa, avec les interventions d’Amin Allal, Cherpa/Iremam, Sarah Ben Nefissa, IRD, et Olfa Lamloum, IFPO.

• Jeudi 9 février 2012, de 18 h à 20 h, IEP, 25, rue Gaston-de-Saporta : Séance « Égypte, Tunisie, Yémen : L’ancien régime et la révolution », introduite et coordonnée par Marine Poirier, Cherpa/Iremam, avec les interventions de Tewfik Aclimandos, Collège de France, et Michel Camau, Iremam.

Cosmopolitan Commitments

Conférence-débat


Paris (75007). SciencesPo, École doctorale, 3e étage, 199, bd Saint-Germain.

• Mardi 17 janvier, de 17 h à 19 h : Intervention de Richard Beardsworth, American University of Paris, autour de son livre Cosmopolitan Commitments in International Relations: Normative and Empirical Arguments in a Global Age of Transition, discutant Bertrand Badie, SciencesPo.

L’histoire mondiale

de la colonisation

Cycle de conférences

du musée du quai Branly


Paris (75007). Musée du quai Branly, 206, rue de l’Université.

Contact : Nathalie Mercier, nathalie.mercier [at] quaibranly.fr

• Jeudi 19 janvier 2012, à partir de 18 h 30 : conférence-débat en présence d’Henri Lopes, écrivain et diplomate congolais, « Patrice Lumumba ».

• Jeudi 8 mars 2012, à partir de 18 h 30 : conférence-débat en présence de Marie-Claire Bergère, historienne et sinologue, « Sun Yat-Sen ».

• Jeudi 15 mars 2012, à partir de 18 h 30 : conférence-débat en présence de Hélène Cixous, écrivain et dramaturge (sous réserve), « Norodom Sihanouk ».

• Jeudi 22 mars 2012, à partir de 18 h 30 : conférence-débat en présence d’Alban Bensa, anthropologue spécialiste de la Nouvelle-Calédonie, « Jean-Marie Tjibaou ».

Historiographies d’ici,

historiographies d’ailleurs

Cycle de conférences


Paris (75000). Grands Moulins (Inalco) et Olympiades (Université Paris-Diderot) et musée du quai Branly.

Contact : Nathalie Kouamé, nakouame [at] yahoo.fr

Comment écrit-on l’histoire en-dehors du monde occidental ? Des historiens s’interrogent sur la manière dont les sociétés non-occidentales qu’ils étudient font le récit de leur passé. Ces conférences sont organisées en partenariat par le laboratoire HSTM de l’Inalco, le laboratoire Sedet de l’Université Paris-Diderot et le musée du quai Branly.

• Jeudi 26 janvier 2012, de 17 h 30 à 19 h, salle de cinéma du musée du quai Branly : intervention de Timon Screech, Université de Londres, « Japon : la naissance de l’histoire de l’art au Pays du Soleil Levant, 17e-19e siècles ».

• Jeudi 2 février 2012, de 17 h 30 à 19 h 30, salle des thèses de l’Université Paris-Diderot, Immeuble Montréal-Olympiades : intervention d’Éric Meyer, Inalco, « Sri Lanka : écriture et usages de l’histoire de l’Antiquité à nos jours ».

• Jeudi 22 mars 2012, de 17 h 30 à 19 h 30, Inalco – Grands Moulins : intervention de Faranirina Rajaonah, Université Paris-Diderot, « Madagascar : l’histoire de Madagascar par des Malgaches, première moitié du 20e siècle ».

• Jeudi 29 mars 2012, de 17 h 30 à 19 h, salle de cinéma du musée du quai Branly : intervention de Béatrice Caseau, Paris-Sorbonne-4, « Empire byzantin : lire les signes célestes à Byzance, Histoire et religion ».

Les îles de la tentation.

Géographies de l’attractivité insulaire

Conférence-débat des Cafés géographiques


Paris (75006). Café de Flore, 172, boulevard Saint-Germain.

Contact : Olivier Milhaud, oliviermilhaud [at] yahoo.fr

• Mardi 31 janvier 2012, à partir de 19 h 30 : intervention de Marie Redon, Paris-13, et Philippe Pelletier, Lyon-2.

L’abolition de l’esclavage :

l’une des sources de

notre actuel droit d’ingérence ?

Café historique du Centre

européen de promotion de l’histoire


Chartres (28). Bar Le Parisien, 49, rue Noël-Ballay

Contact : François Barré, cafes.region.rvh [at] wanadoo.fr

• Jeudi 02 février 2012, à partir de 18 h 30 : intervention d’Olivier Grenouilleau, Paris-4–Sorbonne.

Le regard de l’Occident

sur l’autre lointain :

le préhistorique et le sauvage

Conférence-débat de l’association

Échange et diffusion des savoirs


Marseille (13004). Hôtel du Département, 52, avenue de Saint-Just.

Contact : Cécile Arnold, cecile.arnold [at] des-savoirs.org

• Samedi 4 février 2012, à partir de 18 h 45 : intervention de Marylène Patou-Mathis, spécialiste des Neandertaliens, CNRS/MNHN, dans le cadre du cycle « Miracles et mirages de la représentation. Vérité, fiction, connaissance II ».

La mesure du temps

Cycle de conférences

du Campus Condorcet

Aubervilliers (93304). Théâtre de la Commune, 2 rue Édouard-Poisson.

Avant que la globalisation du monde et les technologies modernes n’exigent et ne permettent la mesure universelle d’un temps de plus en plus abstrait des rythmes naturels du soleil, de la lune et des étoiles, chaque civilisation s’est dotée de calendriers appropriés à ses usages pratiques et symboliques du temps : qu’il s’agisse des cycles annuels ou du découpage égal ou inégal des mois ou des heures, la variété des solutions proposées n’a d’égal que le raffinement stupéfiant des spéculations élaborées dans chaque culture par les prêtres ou les astronomes. Un regard historique et comparatif s’impose pour éclairer les énigmes que le temps et sa mesure ne cessent de poser aux hommes et aux sociétés.

Entrée libre.

• Lundi 6 février, à partir de 19 h : intervention de Marc Kalinowski, sinologue, EPHE, « Le calendrier en Chine. Mesure du temps et gouvernement des hommes ».

Séminaires et

ateliers de recherche



Histoire mondiale

Séminaire

Paris (75005). Salle de séminaire de l’IHMC, 3e étage, escalier D, École normale supérieure, 45 rue d’Ulm.

Contact : Chloé Maurel, chmaurel [at] yahoo.fr

Quels sont les enjeux de l’histoire mondiale/globale ? Quels nouveaux chantiers de recherche ouvre-t-elle ? Comment les historiens de ce courant abordent-ils leur objet d’étude et que leur apporte cette approche mondiale ? Les chercheurs invités à ce séminaire et les discussions tenteront d’apporter des éléments de réponse.

Ce séminaire est ouvert à tous.

• Jeudi 5 janvier 2012, de 18 h à 20 h : intervention de Jean-Yves Mollier, Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, « L’histoire mondiale du livre, de l’édition et de la lecture ».

• Jeudi 19 janvier 2012, de 18 h à 20 h : intervention de Matthieu Leimgruber, Université de Genève, Fonds national suisse pour la recherche scientifique, « “Les problèmes d’assurance multinationale vous donnent mal à la tête ? SWISS LIFE vous propose le remède idéal !” Les prestations sociales pour expatriés et le développement transatlantique de l’industrie des fonds de pension (1960-1990) ».

• Jeudi 26 janvier 2012, de 18 h à 20 h : intervention de Marc Abélès, EHESS, CNRS, « L’anthropologie face à la globalisation ».

• Jeudi 16 février 2012, de 18 h à 20 h : intervention de Julien Hage, Université de Bourgogne, « L’édition de livres politiques dans le monde au 20e siècle ».

• Jeudi 8 mars 2012, de 18 h à 20 h : intervention de Noël Bonhomme, Paris-4, « Le G7 et la mondialisation : entre gouvernance occidentale et gouvernance mondiale ».

• Jeudi 22 mars 2012, de 18 h à 20 h : intervention de Marieke Louis, Ceri, IEP Paris, « Les organisations internationales et la régulation sociale de la mondialisation : le cas de l’Agenda de l’OIT pour le travail décent ».

L’histoire de l’État :

États, savoirs et institutions

en perspective transnationale,

18e-20e siècle

Séminaire

Paris (75006). Salle Jean Monnet, SciencesPo, 56 rue Jacob.

Contact : Nicolas Delalande, nicolas.delalande [at] sciences-po.fr

L’histoire politique de l’État, l’histoire de l’expertise et l’histoire de la mobilisation des savoirs dans l’action publique ont fait émerger ces dernières années de nouveaux objets et déplacé les frontières entre des types d’histoire qui parfois dialoguaient peu entre elles. Par les propriétés des objets considérés, ce séminaire impliquera de mettre en œuvre une approche transnationale et une perspective de longue période, de l’époque moderne à nos jours.

Lundi 9 janvier 2012, de 16 h à 19 h : intervention de Jean Boutier, EHESS, Olivier Guyotjeannin, École nationale des Chartes, et Gilles Pécout, ENS, « Une histoire de l’État par les cartes », discussion introduite par Romain Bertrand, Ceri, SciencesPo.

• Lundi 13 février 2012, de 16 h à 19 h : intervention de Heinrich Hartmann, Université de Bâle, « Construire la population par l’armée. La démographie et l’expertise militaire avant 1914 », discussion introduite par Jean-François Chanet.

• Lundi 12 mars 2012, de 16 h à 19 h : intervention de Pauline Peretz, Université de Nantes, Collège de France, « Mobilisations civiques et réforme du gouvernement aux États-Unis (années 1970) », discussion introduite par Alain Chatriot, CNRS.

L’Europe des guerres lointaines :

représentations et sensibilités, 1820-1930

Séminaire

Paris (75005). Salle Picard 1, escalier C, 3e étage, couloir droite, Université Paris-1, 17 place de la Sorbonne.

Contact : Hervé Mazurel, hmazurel [at] hotmail.com

Les « guerres lointaines » : on en parlait beaucoup dans l’Europe du 19e siècle. Elles avaient pour cadre les confins du continent, de la Grèce à la Crimée ; le Nouveau Monde des armées de Bolivar, des volontaires garibaldiens, de l’intervention française au Mexique ou de la guerre de Sécession ; l’immense Asie, depuis l’Afghanistan jusqu’à la Chine et à la guerre russo-japonaise ; l’Afrique mal connue, de l’expédition d’Alger à la guerre des Boers ; les mers du Sud, enfin, où un certain nombre de conflits accompagnèrent la désignation nouvelle de l’océan dit « Pacifique ». Ce séminaire se propose d’étudier, non pas exactement les guerres elles-mêmes, mais l’écho qu’elles eurent en Europe.

• Mercredi 11 janvier, de 16 h à 18 h : intervention de Reine-Claude Grondin, IUFM La Réunion, « L’écho des guerres coloniales en Limousin au 19e siècle ».

• Mercredi 25 janvier, de 16 h à 18 h : intervention de Clément Thibaud, Université de Nantes, « Campagnes et croisières dans l’Amérique méridionale : les indépendances hispano-américaines contées aux Européens. 1810-1850 ».

• Mercredi 8 février, de 16 h à 18 h : intervention de Stéphane Audoin-Rouzeau, EHESS, « 14-18 : une guerre lointaine ? ».

• Mercredi 22 février, de 16 h à 18 h : intervention de Walter Bruyère-Ostells, IEP Aix-en-Provence, « L’Or, le Verbe et le Sabre : les comités de soutien aux guerres lointaines (1821-1938) ».

• Mercredi 14 mars, de 16 h à 18 h : intervention de Manuel Charpy, CNRS, « Sauvageries urbaines. Exposition, commerce et consommation des objets de guerre dans le Paris du 19e siècle ».

• Mercredi 28 mars, de 16 h à 18 h : intervention de Olivier Cosson, revue Mil Neuf Cent, « Production et réception des nouvelles militaires autour de 1900 (Afrique du Sud, Mandchourie, Balkans) ».

Les ethnologues et

le fait colonial, 1920-1960

Séminaire

Paris (75006). Salle 1, EHESS, 105 Bd Raspail.

Contact : Christine Laurière, christine.lauriere [at] ehess.fr

Ce séminaire entend revenir de façon dépassionnée sur les rapports entre anthropologie et colonisation. Longtemps accusée d’être la fille du colonialisme, née « d’une ère de violence » (Lévi-Strauss), l’anthropologie des années 1960-1970 a vigoureusement battu sa coulpe et douloureusement pris conscience des relations complexes entre la constitution du savoir ethnographique et le pouvoir impérial. L’historiographie récente invite à étudier à nouveau frais cette question, en partant non pas des concepts, des théories, mais de situations particulières qui unissent un individu précis (l’ethnologue) à une situation contextualisée et des pratiques savantes. En somme, c’est à une anthropologie des savoirs ethnographiques en situation coloniale que ce séminaire souhaite apporter sa contribution.

• Jeudi 12 janvier, de 15 h à 17 h : intervention de Christine Laurière, EHESS, « La tristesse de l’ethnologue : Paul Rivet et la question coloniale (1936-1958). De l’engagement anticolonial au combat de trop ».

• Jeudi 26 janvier, de 15 h à 17 h : intervention de Daniel Fabre, EHESS, « Deux ethnologues dans la Kabylie en guerre : Jean Servier et Pierre Bourdieu ».

• Jeudi 9 février, de 15 h à 17 h : intervention d’Éric Jolly, CNRS, « Colonisations française et italienne : les engagements de Marcel Griaule, entre paternalisme colonial et anticolonialisme ».

• Jeudi 8 mars, de 15 h à 17 h : intervention d’André Mary, CNRS, « Le sociologue-ethnologue en situation : retour sur Afrique ambigüe de Georges Balandier ».

• Jeudi 22 mars, de 15 h à 17 h : intervention d’Emmanuel Terray, EHESS, « Balandier, la colonisation, l’histoire ».

Capitalisme et marchés,

18e-19e siècles

Séminaire

Paris (75005). Salle d’histoire, escalier D, 2e étage, École Normale Supérieure, 45 rue d’Ulm.

Contact : Pierre Gervais, pgervais [at] univ-paris8.fr

La question du développement du capitalisme et de la construction des marchés fait l’objet d’un actif renouvellement, grâce aux dialogues noués entre l’histoire et les autres sciences sociales (sociologie, droit, notamment). Le séminaire cherchera à comprendre autrement les transformations qui ont affecté les économies d’Ancien Régime et engagé de nouvelles formes de consommation, de commercialisation et d’industrialisation.

• Vendredi 13 janvier 2012, de 16 h 30 à 18 h 30 : intervention de Marguerite Martin, « Les marchés de l’indigo: intégration ou segmentation ? ».

• Vendredi 17 février 2012, de 16 h 30 à 18 h 30 : intervention d’Emmanuel Prunaux, « Les correspondants de la Banque de France, un service public des paiements régionaux ? ».

• Vendredi 9 mars 2012, de 16 h 30 à 18 h 30 : intervention de Dominique Margairaz, « Le financement des infrastructures de transport en France ».

• Vendredi 30 mars 2012, de 14 h à 16 h, horaires modifiés et dans une autre salle : intervention de William J. Ashworth, « The Board of Trade and Plantations: between economic expertise and colonial policy ».

Catastrophes, risques

et sciences sociales

Séminaire

Paris, 75006. Salle du conseil, 4e ét., Ceri, 56 rue Jacob.

Contact : Sandrine Revet, revet [at] ceri-sciences-po.org, Marc Élie, marc.elie77 [at] gmail.com, Frédéric Keck, keck.fred [at] gmail.com

Ce séminaire interdisciplinaire, organisé par l’EHESS/GSPM et SciencesPo/Ceri, interroge la question des risques et des catastrophes.

• Vendredi 13 janvier, de 10 h à 13 h : Eva Bertand, Ceri, « Mise à l’épreuve et mise en scène du pouvoir politique en Russie pendant les incendies de l’été 2010 », discutante, Sandrine Revet, Ceri.

• Vendredi 20 janvier, de 10 h à 13 h : Greg Bankoff, University of Hull, « Living with hazard: Disaster subcultures, disaster cultures and risk societies » (séance en anglais).

• Vendredi 27 janvier, de 10 h à 13 h : Mathias Thura, centre Maurice-Halbwachs, « Simulations de la guerre dans l’Armée de terre en France ».

• Vendredi 9 mars, de 10 h à 13 h : Patrick Zylberman, École des hautes études en santé publique, Rennes, « À propos de simulations dans l’exposition “Epidemik” », discutant Frédéric Keck, LAS.

• Vendredi 23 mars, de 10 h à 13 h, Salle de conférence : Sébastien Hardy, IRD-Prodig, « Dimensions spatiales de la gestion de situations de crise à La Paz et à Lima », discutant Claude Gilbert, Pacte.

Les fabriques impériales

de la modernité : l’épreuve des Indes

Séminaire

Paris, 75006. Salle du Conseil, 4e étage, Centre d’études et de recherches internationales (Ceri), 56 rue Jacob.

Contacts : Romain Bertrand, romain.bertrand [at] sciences-po.fr, et Stéphane Van Damme, stephane.van.damme [at] sciences-po.fr

Séminaire de recherche de 3e cycle, ouvert aux étudiants. Demande d’inscription requises.

Histoire culturelle, histoire comparée, histoire globale, histoire coloniale, histoire croisée ou histoire connectée… Depuis une dizaine d’années fleurissent des courants examinant à nouveaux frais le passé. Il s’agit ici d’en préciser les apports et les limites respectives dans les situations de premier contact entre les empires coloniaux et les sociétés concernées, au principe de la fabrique du Grand Partage entre « l’Occident et le reste ».

• Lundi 16 janvier, de 10 h à 13 h : séance organisée conjointement avec Antoine Lilti, EHESS, « Voyages transatlantiques des pensées raciales », intervention de Jean-Paul Zuniga, EHESS, « Culture visuelle et savoirs coloniaux dans les mondes atlantiques : la peinture des “castes” en Nouvelle Espagne au 18e siècle ».

• Lundi 6 février, de 10 h à 13 h, Paris (75013). Salle 184, UFR GHSS, Tour Montréal, Dalle des Olympiades, Université Denis-Diderot–Paris-7, 59 rue Nationale : séance mutualisée avec le séminaire « Pratiques du voyage et constructions savantes du monde (16e-20e siècles) », dirigé par Marie-Noëlle Bourguet, Paris-7, et Isabelle Surun, Lille-3, interventions de Nick Dew, Université McGill, Montréal, « L’Orientalisme dans la France de Louis XIV », et de Laura Hostetler, University of Illinois, Chicago, « Cartography and the margins of empire: Mapping Qing China as an Early Modern enterprise », discutante Jessica Riskin, Stanford University.

• Lundi 5 mars, de 10 h à 13 h : séance mutualisée avec le séminaire « Pratiques du voyage et constructions savantes du monde (16e-20e siècles) », interventions de Miruna Achim, Universidad Autonoma Metropolitana, Mexico, « From rustics to savants: The uses of native knowledge in the Mexican Enlightenment », et de Scott L. Pratt, University of Oregon, « Lessons in place: Indigenous philosophies and North American thought in the nineteenth century », discutante Catharina Guenzi, EHESS.

Histoire transnationale

des pensées raciales, 18e-20e siècles

Séminaire

Paris (75016). New York University, 56 rue de Passy.

Contact : Carole Reynaud-Paligot, c.reynaud-paligot [at] orange.fr

Le discours scientifique autour de la notion de race, qui émerge dans la seconde moitié du 18e siècle, s’est développé au siècle suivant. Il a donné lieu, au 20e siècle, aux dramatiques usages politiques que l’on connaît. À l’ère contemporain de la globalisation ces discours s’avèrent résilients, occupant des brèches ouvertes par les brassages, déplacements, et transformations radicales du monde actuel. C’est dans une perspective de longue durée mais aussi dans un cadre transnational que son étude nous semble devoir être entreprise.

• Lundi 16 janvier 2012, de 17 h à 19 h : intervention d’Alice Conklin, Université d’Ohio, « Race as social myth: The emergence of scientific anti-racism in post-Vichy France ».

• Lundi 6 février, de 17 h à 19 h : intervention de Loïc Wacquant, Université de Berkeley, « Pratiques et politiques de racialisation sur les deux rives de l’Atlantique ».

• Lundi 5 mars, de 17 h à 19 h : intervention d’Andrew Curran, Université de Weysland, « Buffon et l’histoire naturelle des Africains ».

Les sciences sociales

face au global

Séminaire

Nanterre (92000). Bât. T, salle 237, Université Paris Ouest Nanterre, 200 av. de la République.

Contacts : Axel Barenboim, axel.barenboim [at] gmail.com, Stéphane Dufoix, stephane.dufoix [at] wanadoo.fr, Adèle Momméja, adele.mommeja [at] gmail.com

Ce séminaire s’intéresse cette année à la période contemporaine, que l’on considère souvent comme étant « l’ère du global », de la mondialisation et de la globalisation.

• Mardi 17 janvier 2012, de 17 h à 19 h : intervention de Dana Diminescu, FMSH, « E-diasporas. Introduction épistémologique et méthodes de recherche ».

• Mardi 27 mars 2012, de 17 h à 19 h : intervention de Jonathan Friedman, EHESS, « Remettre la mondialisation à sa juste place ».

Pratiques du voyage et

constructions savantes du monde,

16e-20e siècles

Séminaire

Paris (75013). Salle 184, UFR GHSS, Tour Montréal, Dalle des Olympiades, Université Denis-Diderot–Paris-7, 59 rue Nationale.

Contact : Marie-Noëlle Bourguet, mn.bourguet [at] univ-paris-diderot.fr

Le séminaire est ouvert aux étudiants de master, aux doctorants, aux chercheurs intéressés. Les 2 séances ci-après sont mutualisées avec le séminaire « L’épreuve des Indes. Les fabriques impériales de la modernité », animé par Romain Bertrand et Stéphane Van Damme à SciencesPo.

• Lundi 6 février 2012, de 10 h à 13 h : autour du thème « Orientalismes et Occidentalismes », intervention de Nick Dew, Université McGill, Montréal, « Orientalisme sous le règne de Louis XIV », et de Laura Hostetler, University of Illinois, Chicago, « Cartography and the margins of empire: Mapping Qing China as an Early Modern enterprise », discutante Jessica Riskin, Stanford University.

• Lundi 5 mars 2012, de 10 à 13 h, à Paris (75006). Salle du Conseil, 4e étage, Ceri/SciencesPo, 56 rue Jacob : interventions autour des « Savoirs indigènes » de Miruna Achim, Universidad Autonoma Metropolitana, Mexico, « From rustics to savants: The uses of native knowledge in the Mexican enlightenment », et de Scott L. Pratt, University of Oregon, « Lessons in place: Indigenous philosophies and North American thought in the nineteenth century », discutante Catharina Guenzi, EHESS.

• Lundi 19 mars 2012, de 10 h à 13 h : intervention de Charlotte de Castelnau-L’Estoile, Paris-10, et d’Aliocha Maldavsky, Paris-10, « Missions religieuses et circulation de savoirs (16e-18e siècles) ».

Théories du droit global

Séminaire

Bruxelles (1050, Belgique). Auditoire R42.5.50342, avenue F.D. Roosevelt.

Contact : Sylvie Riche, Sylvie.Riche [at] ulb.ac.be

Ce séminaire vise à dresser le panorama des approches théoriques contemporaines qui cherchent à mettre en évidence la formation actuelle d’un droit aux dimensions du monde..

• Mardi 7 février 2012, de 16 h à 18 h : intervention de Benoît Frydman, « Comment penser le droit global ».

• Mardi 14 février 2012, de 16 h à 18 h : intervention de Thomas Hochmann, « Le constitutionnalisme global ».

• Mardi 21 février 2012, de 16 h à 18 h : intervention de Ludovic Hennebel, « Le droit administratif global ».

• Mardi 28 février 2012, de 16 h à 18 h : intervention d’Arnaud Van Waeyenberge, « Le pluralisme ordonné ».

• Mardi 6 mars 2012, de 16 h à 18 h : intervention de Gregory Lewkowicz, « Les théories systémiques ».

• Mardi 13 mars 2012, de 16 h à 18 h : intervention de David Restrepo Amariles, « Les théories du Sud ».

• Mardi 20 mars 2012, de 16 h à 18 h : intervention de Delphine Dogot, « Les théories critiques ».

• Mardi 27 mars 2012, de 16 h à 18 h : intervention de Benoît Frydman, « Cartographie des théories du droit global ».

Empires. Histoire des colonisations

Séminaire

Paris (75005). Salle de réunion de l’IHMC, École Normale Supérieure, 45 rue d’Ulm.

Contact : Emmanuelle Sibeud, esibeud [at] gmail.com

Ce séminaire entend être un lieu de réflexion collective et de débat autour des objets, des concepts et des démarches qui renouvellent et élargissent actuellement les perspectives de recherche. Après avoir pris pour sujet les circulations, qui sont une des manifestations concrètes des empires, nous avons engagé la réflexion sur la notion d’empire, à la fois centrale et polysémique.

• Lundi 13 février 2012, de 18 h à 20 h : intervention de Pascale Barthélémy, ENS Lyon, « Genre et citoyenneté en AOF (années 40 – années 60) ».

• Lundi 12 mars 2012, de 18 h à 20 h : intervention de Marc Aymes, CNRS, EHESS, « Les Ottomans : fausseurs d’empire ? ».